Christelle-Moreau PSY — 16-10-2008 14:49

Vertiges, Les chemins d’illusion, est un roman que l’on pourrait qualifier de réaliste, intimiste, dur, pesant, porteur d’espoirs, de rêves, mais aussi d’illusions tenaces. Chaque personnage parcourt à sa manière son chemin de vie, en quête de soi sans toujours le savoir.
Au départ, une jeune fille de son temps, c‘est-à-dire dans la mouvance des années soixante-dix, mais martelée par la souffrance d’une situation indicible. Un secret absolu, déchirant, qui la mort de l’intérieur. Elle ne peut exprimer, ni comprendre, cette atroce intrusion du père, ni le silence qui s’est installé autour. Seule dans la douleur où elle se débat, elle trouve cependant une alliée, tourmentée d’autres maux, mais plus vive à vouloir s’en sortir ; elle sera sa chance de survie, son énergie… Un jeune professeur tente également de l’aider avec qui se tisse une relation ambigüe, rassurante et angoissante à la fois.
Un groupe d’amis se forme, avec l’envie d’une grande aventure, d’un changement total, d’une liberté absolue. Ils sont, pour la plupart, déchirés de déceptions, fragilisés et rebelles mais accrochés à leurs rêves et à leurs illusions. Au bout de la route qui mène à Katmandou, se trouve, pour certains d’entre eux, le plaisir sans fin…  Ils suivent un chemin de quête et de perdition, le tout mêlé.
Le groupe originel finira par se scinder, avec la meurtrissure des incompréhensions qui mène au point de non-retour. L’envie de vivre quitte à nouveau la jeune Marianne avec le départ d’une partie de ses amis qui recomposaient jusqu’alors une famille. Cela, malgré la vie naturelle qu’elle goûte dans une communauté hippie. Soudain, ses espoirs de guérison par ce nouveau mode de vie s’écroulent. Elle a compris, dans cette communion de vie avec les autres, à quel point ses peurs la paralysent. Dans l’oubli de sa vie d’avant, revient, obsessionnel, le souvenir de l’ogre…  avec des cauchemars et des moments de repli de plus en plus fréquents. Le dangereux naufrage de son être la guette, elle commence à le pressentir…
Elle a cependant un atout : elle a entendu parler de la psychanalyse et sent que par ce moyen-là, elle a des chances de guérir. Mais elle hésite… encore et encore… à plonger en profondeur…
La recherche d’un monde meilleur sera  tragiquement interrompue pour quelques-uns des compagnons et compagnes de Marianne, pour d’autres, elle aboutira réellement à un mode de vie choisi et poursuivi. Pour l’un d’entre eux, l’illumination et la sagesse sont au bout du chemin.
La solution, la guérison, la paix, les ressources sont en soi… même si nous empruntons pour cela des chemins de traverse, de perdition, d’illusion…

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À l’aube des Seventies, la jeune Marianne, accablée d’un secret indicible, fuit sa famille et sa ville natale de Saint-Malo en compagnie d’un groupe de jeunes en recherche d’un monde
meilleur. Elle va se laisser emporter au rythme de la musique pop et rock hors des chemins tracés jusqu’à une retraite en plein cœur du Larzac, alors en lutte contre l’extension d’un camp militaire. Elle y fera l’expérience de la vie communautaire dans les
principes de non-violence apportés par Lanza Del Vasto, disciple de Gandhi. Parmi ses compagnons, des êtres en rupture familiale, des marginaux, des dégoûtés du système, de la société de consommation, à la recherche d’une autre réalité, d’un monde meilleur, utilisant pour y parvenir des artifices… Ceux-là ont le grand dessein de prendre la route jusqu’à Katmandou. Les autres rêvent d’établir une micro-société vivant en autarcie sur ses
productions, loin des obligations du monde qu’ils ont fui, dans la fraternité, la justice et l’amour. Mais les bons sentiments ne suffisent pas à guérir la désespérance de Marianne, d’autant que pour certains de ses amis les grands rêves finissent dans la
tragédie…

Née à Angers, Isabelle NAIL est analyste jungienne et art-thérapeute dans les Landes. Vertiges est son quatrième roman.