snookyfolk — 12-08-2008 17:57

oui simple question...en psychologie, qu'appelez vous "faire le deuil de quelqu'un"? pour moi ca n'a pas vraiment de sens..quelle est la notion du deuil?  quand on perd quelqu'un, il y a differente phase certes mais la douleur et le manque..la peur de l'oubli aussi reste toujours non? alors quand peut on dire qu'on a fait le deuil de quelqu'un??  question con mais bon..!

georgesN — 12-08-2008 23:16

quand l'objet interne n'est plus vivant à son tour

snookyfolk — 12-08-2008 23:36

et en version "psy pour les nuls " ca donne quoi (sourire)...non serieusement ca finit par arriver ca? l'objet inerne peut ne plus etre vivant???

penau xavier — 12-08-2008 23:44

a écrit:

quand peut on dire qu'on a fait le deuil de quelqu'un??

Quand la mémoire et le manque ont cessés d'être handicapants....

georgesN — 12-08-2008 23:48

une métaphore:
un être cher, disons un parent disparait. Pendant des mois vous aurez l'impression qu'il -ou elle- est là, pas très loin, à "roder", à tourner autour de la planète, à s'inquiéter de vous, à vous protéger peut-être. Si vous allez sur sa tombe, vous avez clairement l'impression qu'il n'est pas là en-bas, mais ailleurs, pas très très loin.
Puis un jour vient où vous sentez qu'elle est partie, qu'elle n'est plus cette étoile ce satellite qui restait en contact.Et ça ne fait pas mal.Ou si peu (vous avez presque honte de l'avoir "oubliée"!...
C'est qq chose comme ça faire mourir son père, sa mère, -etc- interne (merci la taupe)

snookyfolk — 13-08-2008 00:02

a écrit:

Quand la mémoire et le manque ont cessés d'être handicapants....

je comprends ...mais ai je tort de penser que tout ca reste handicapant parce qu'au fond on le souhaite!? et est ce que ce souhait de garder cette memoire de l'etre vivant et present s'en va un jour?

et merci pour la metaphore, lo, j'avais compris les choses comme ca..je voulais juste m'assurer de la bonne interpretation...j'ai juste un doute sur le fait qu'un jour je puisse avoir l'impression d'"oublier" la personne...mais je comprends tout a fait ce que vous voulez dire.

georgesN — 13-08-2008 00:07

les spécialistes du cerveau vous diront en effet qu'on "n'oublie" rien. C'est vrai et c'est faux. Simplement si les souvenirs sont là, qq part, d'une part faut-il pour les récupérer et  d'autre part, ils "se rappellent" tous seuls.
Que se passe-t-il dans sa tête quand un "alzheimer" dit "bonjour monsieur" à son fils ?

snookyfolk — 13-08-2008 00:14

en effet vu comme ca...c'est un peu desarmant!lodonc je dois partir sur le principe qu'un jour on a moins le besoin de se rappeler l'être volontairement..et que c'est a ce moment la qu'on peut dire qu'on a fait le deuil!??

georgesN — 13-08-2008 06:04

il y a de ça: c'est une part masochique qui nous fait ressasser la perte,elle finit en effet par s'atténuer, mais également les liens associatifs s'affaiblissent (vos pensées vont de moins en moins sur l'objet manquant); en fait votre inconscient (votre ÇA ) tend à éliminer ces remémorations masochiques. Parfois il n'y arrive pas, le deuil est impossible et c'est la plus grave maladie qui soit qui envahit la psyché : la mélancolie.

snookyfolk — 13-08-2008 12:13

d'accord...mais dans 

a écrit:

en fait votre inconscient (votre ÇA ) tend à éliminer ces remémorations masochiques. Parfois il n'y arrive pas, le deuil est impossible

ca m'inquiete plutot..disons qu'il est difficile de juger par soi meme ou on en est dans les"étapes" vis a vis de la perte de quelqu'un..mais quand doit on s'inquieter quant a une impression de non avancement?

snookyfolk — 14-08-2008 01:01

simplement..ou se situe la frontiere entre le temps qu'on prend a faire "son deuil" et le coté pathétique où la melancolie s'installe?

georgesN — 14-08-2008 07:01

rassurez-vous : j'ai mentionné la mélancolie comme étape gravissime de la dépression par souci de clarté mais il existe une forme très atténuée d'état dépressif  qu'on appelle le "deuil pathologique". On considère qu'un deuil "normal" se termine en un an. S'il persiste au-delà, il devient pathologique et il convient de s'en inquiéter.

snookyfolk — 14-08-2008 12:20

a écrit:

On considère qu'un deuil "normal" se termine en un an. S'il persiste au-delà, il devient pathologique et il convient de s'en inquiéter.

plus d'un an, s'en inquieter...vos mots résonnent un peu dans ma tete la!
en fait je m'explique...j' ai perdu il y a six ans maintenant, mon pillier..mon ami d'enfance qui etait aussi l'homme avec qui je vivais et celui avec qui j'ai traversé les plus durs moments de ma vie...on s'en sortait enfin quand il a été tué dans un accident de voitures. sa famille ne m'a pas prévenue immédiatement (il etait parti pour le week end), je ne l'ai appris qu'apres ses obseques.
je n'ai donc ni pu le voir, ni meme me recueuillir sur une tombe puisqu'il a été incinèré..depuis, injustice, colere, sentiment d'abandon, peur de l'oubli, l'absence...sont des sentiments toujours presents en moi, meme si moins forts qu'au debut..mais je pensais bien avancer malgré ca. une amie, qui a fait de la psycho, m'a fait une reflexion il y a peu de temps sur le fait qu'en son sens je n'avais toujours pas fait mon deuil, en mettant en avant un argument particulier..je  ne m'autorise pas a vivre une histoire d'amour, je romps des que les choses s'installent...non pas par crainte de l'attachement mais par peur de trahir celui qui n'est plus la! je crois que j'ouvre les yeux la dessus mais je pensais pas que j'avais un probleme avec ca...encore un!

penau xavier — 14-08-2008 14:15

Celui qui n'est plus là, et en étant plus là, aurait souhaité quoi pour le futur de celle qui est encore là ?  on se trompe souvent dans l'impression de trahison ....

snookyfolk — 14-08-2008 19:34

oui oui je sais que l'idee de trahison n'est pas réelle, je sais ce qu'il aurait voulu je pense..mais entre le réel et mes sentiments...lol!..je le sais, on me le dit aussi, mais je ne peux pas. je crois que je n'ai pas vu les années défiler en fait, parce qu'il faut sans cesse mettre les choses de coté et faire bonne figure, pour les enfants d'abord, pour la famille, pour son entourage, pour soi aussi(pour se donner l'impression qu'on surmonte les difficultés)..bref, l'engrenage de la vie quoi! mais les nuits..ou quand on se pose un peu..on constate que les choses ne sont pas ce qu'elles sont, qu'on se pose des barrieres inutiles, qu'on fait des choix qui n'en sont pas,qu'on ne digere pas tout! rever de l'accident, se reveiller et regarder a coté de soi..des choses devenues banales sur lesquelles je passe..et la une amie m'a dit "attention"..du coup je prends un peu de recul, et voila..arrivent les constats!(soupir)!