jocastre — 22-06-2008 01:33 |
Le complexe d'intelligence, comme tout complexe, constitue la necessite compulsive qu'a une personne d'etre percue de telle ou telle maniere. A chaque rencontre une validation, au moins partiellement imaginaire, de ce jugement afin de se l'approprier lui est indispensable pour pouvoir s'aimer le temps de l'echange. Ici le sujet est contraint de ne pouvoir s'aimer qu'en parvenant a se sentir intelligent. Mais quand son action consiste a orienter les autres vers ce constat, la manoeuvre veille aussi a se camoufler au mieux..car l'intention, d'etre brillant, mise a nu ou avouee fracasserait le travail pour l'eclat et aurait pour consequence la depreciation de soi au lieu de s'aimer: Ce qui est hors de question!... ...et c'est ce qui rend taboue la question de l'intelligence. Par quoi passe le besoin de s'aimer d'une telle personne lorsqu'elle se retrouve toute seule? Oui, pourquoi pas par internet me direz vous puisque ce dont je parle c'est avant tout de moi-meme
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penau xavier — 22-06-2008 01:52 |
a écrit:Ici le sujet est contraint de ne pouvoir s'aimer qu'en parvenant a se sentir intelligent.
ou le sujet se contraint à ne pouvoir s'aimer...
a écrit:ce dont je parle c'est avant tout de moi-meme
Ce dont je parle .... ou ...... celui de qui je parle ?
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jocastre — 22-06-2008 02:28 |
c'est vrai: "le sujet se contraint" ca me parait plus rappeler qu'il s'agit de forces inconscientes qui viennent de lui et non de l'exterieur tel que "le sujet est contraint" peut en laisser la supposition. Pour votre seconde suggestion, rien ne me vient si ce n'est que mon ton tendrait a depersonnaliser un peu comme pour me rappeler qu'a la base je ne pensais pas que j'allais en fait parler de moi (ou ne voulais pas..) Mon pere m'a tjrs dit que dans la vie il fallait etre intelligent, d'un autre cote j'ai vu ma mere s'accrocher a lui alors qu'elle souffrait de son comportement. ? J'ai tjrs craint ce qui pouvait bien se cacher comme consequence a ne pas etre intelligent, sans pouvoir donner de precision sur cette apprehension.. Ce serait un peu ca ce que j'ai pu imaginer etre la force de mon pere sur ma mere? Le phallus symbolique dont j'aurais eu a redouter d'etre castre?
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penau xavier — 22-06-2008 02:40 |
a écrit:Mon pere m'a tjrs dit que dans la vie il fallait etre intelligent,
Savez-vous ce que votre père mettait exactement dans ce mot "intelligent" ? Pourquoi cela était il aussi important à ses yeux ?
a écrit:si ce n'est que mon ton tendrait a depersonnaliser un peu
Est ce seulement le ton qui tendrait à dépersonnaliser un peu ?
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jocastre — 22-06-2008 02:59 |
Non effectivement, (j'adore votre facon de reprendre parce que... on dirait mon analyste "Est ce seulement le ton qui tendrait à dépersonnaliser un peu ?" c'est incroyable!) c'est plutot une force en moi qui tend a ca alors que je suis en train de dire qu'il s'agit de moi (en fait comme si cela me repugnait en meme temps). Pour votre 1ere question, c'est sur, je ne sais pas quelle etait pour mon pere la valeur affective qui se cachait dans ce mot, par contre pour moi ca sonnait tout de suite comme la somme des choses que j'avais a gravir pour acceder a ce statut qui me paraissait supreme, et du coup devant tant de choses indefinissable a accomplir mentalement je bassais les bras et j'essayais de me detourner du sujet en essayant de rester interessant avec des questions du type: "c'est qui le plus fort, la baleine ou l'elephant?"
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penau xavier — 22-06-2008 15:30 |
Avec une attente (l'intelligence) aussi importante et aussi peu déterminée, comment l'enfant que vous étiez pouvait réussir à se situer face à "ce flou" du père ? Est ce bien le regard de l'Autre qui détermine, certifie, l'intelligence de l'Un ?
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jocastre — 22-06-2008 15:58 |
Justement, je suis reste un douteur impenitent allant meme jusqu'a douter de ma soit disante recherche d'integrite dans ce regard de l'autre... je ne sais pas si je peux m'exprimer ainsi mais je pense avoir developpe un narcissisme sur mon sentiment de n'etre que different des autres, avec l'impression fugace mais fulgurante qui venait me frapper, qu'une peuplade que plus personne ne connait attendait qlq part que je revienne de ma mission de chez ces etres humains, si affirmatifs et vers lesquels je ne me serais plus vraiment souvenu avoir ete envoye. Ce sentiment ridicule certes qui a tendence a s'amenuiser avec le temps, j'y trouve maintenant son importance dans mon analyse. Ce n'etait pas regulier, je n'y accordais aucun credit intellectuel, mais affectivement il me faisait pleurer d'une rage pleine d'espoir. C'etait un sentiment eminemment positif pour moi Merci pour votre attention,... vous voyez, avant ce remerciement aurait plutot deguise une demande de pardon, pardon de vous deranger, pardon de peut-etre me montrer important au point de vous prendre du temps sur votre liberte... maintenant je sens bien que toutes les histoires sont importantes, maintenant le jugement que je ressens des autres a mon egard je le prend plus comme un pur cadeau a ouvrir venant du plus profond de moi, comme ma realite interieure encore et encore a analyser et non plus comme une realite exterieure imaginaire mais subie.
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penau xavier — 22-06-2008 16:20 |
a écrit:mon sentiment de n'etre que different des autres
il me semble que ce sentiment répond (répondait) à quelque chose de très précis et très utile. Vous tireriez sans doute profit de l'aborder (le creuser) avec votre analyste.
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jocastre — 22-06-2008 18:15 |
Si l'analyse doit me devoiler que par mon sentiment de n'etre que different des autres, j'aspire a me sentir superieur, et si cette idee n'est pas sans me repugner revelant du meme coup une rsistance qui en confirmerait l'issue, une pensee tres pregnante m'est apparue alors que je laissais agir votre remarque: Qd j'etais petit voici 2 choses qui me desemparaient et me faisaient rager de honte: -qu'on me complimente ouvertement -que ma mere me propose en plein magasin, un jouet! Chose qui m'a amene a repenser au heros imaginaire (qui selon, pouvait changer), auquel je m'identifiais; Ce heros devait posseder outre les caracteristiques de demi dieu aux pouvoirs illimites, celle (a la difference de superman) d'operer dans l'ombre pdt ses activites extraordinaires, et celle (comme superman en revanche) de se fondre dans la masse hors de ces activites. A la fois j'evitais a tout prix que l'autre puisse s'identifier a moi (dans ma part divine) et a la fois je savourais ce que j'etais dans l'ignorance des autres (partie humaine). Ainsi mon desir pouvait vivre librement dans mon imaginaire sans risquer de se sentir menace par le renvois d'une image que les autres pourraient se faire de moi et/ou d'etre frustre par la couverture anticipee de mes besoins. Lol, et la je sens avoir dit quelque chose d'important qui m'echappe encore.. Peut-etre comme vous le suggerez devrais-je reserver cette approche a l'intimite de mon analyse, bien que mon analyste m'ait fait toucher du doigt mon sentiment de lui etre deloyal "en en racontant" ailleurs et que cette deloyaute imaginaire a elle aussi son importance pour le travail. P.s: Que quelque part je veuille acceder en dernier lieu a une version amelioree, plus raffinee de ce heros en me "gargarisant" de psychanalyse n'est pas une chose qui m'est totalement inconnue. Mais ca a tjrs ete ca moi, en meme temps que je peux dire qlq chose d'important, je sais que "je me la raconte". Peux etre que mon analyse constituera la derniere forme que pourra prendre ma volonte (masque que je n'ai jusque la pas su/pu enlever) a devenir un etre ideal. MDR c'est vrai en plus, je ne peux pas devenir une idee!!!??
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penau xavier — 23-06-2008 17:07 |
a écrit:je ne peux pas devenir une idee!!!??
Et quand bien même vous le pourriez, ne seriez vous pas très vite confronté à la question suivante : Comment être une idée unique, que personne ne puisse anticiper, modifier, s'approprier, dénaturer ....
a écrit:Si l'analyse doit me devoiler que par mon sentiment de n'etre que different des autres, j'aspire a me sentir superieur,
Je ne crois pas que ce soit là qu'elle vous mènera(it)
a écrit:ma volonte a devenir un etre ideal.
Est bien "ça" le fondement de votre volonté ?
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penau xavier — 23-06-2008 17:08 |
oups Est-ce bien ça ..
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jocastre — 23-06-2008 19:53 |
Non, ce sont de fortes suppositions, deduites non pas de la logique mais plutot de mon "epreuve affective" si je peux en parler comme ca. Je sais que c'est pretentieux (mais il parait que c'est a la fois symptomatique et tres interessant de la part de l'analysant que de croire pouvoir jouer au psy avec lui-meme), mais c'est un peu comme si je voulais me prouver que " a moi, je ne me la fais pas!" ou encore, que je suis capable a certains moments d'etre plus malin que moi-meme. Et lorsque je parle de ma volonte, ce n'est pas de celle qui est consciente, mais de celle que je ne peux que supposer, celle qui doit gerer cette partie de moi qui a du se developper depuis tout petit en coulisse, a mon insu; partie autonome qui expliquerait bien des situations penibles dans lesquelles je me suis mis tout seul comme un grand (lol) alors que de ma conscience, je pretend ne pas les avoir voulues! En fait, depuis que je suis en analyse, je fais de mes angoisses ma passion, et je dois avouer qu'au niveau de leurs effets sur moi, elles ne sont plus qu'un impact dans le temps, le temps de naitre pour etre de suite integrees a mon analyse. Je disais a ma cousine hier soir une chose qui m'avait surprise: la seule chose que j'apprehende maintenant, serait que mon analyste disparaisse me laissant comme ainsi dire trop jeune sur ce chemin de ma "nouvelle vie", je ne me sens pas etre alle assez loin pour tout reprendre avec un autre. Ce qui est etrange, c'est par exemple qu'a chaque fois que je ne me sens pas d'aller a mon rendez-vous pour, n'importe quelle raison, ca resonne en moi d'une facon que je resumerais comme ca: " Houu la la! vite alors! c'est qu'il y a quelque chose a creuser! il faut y aller!" et j'y fonce. Difficile de vraiment repondre a votre question a vrai dire, meme si je sens bien qu'en moi il y a de cette envie d'etre ideal, mais en restant modeste, c'est mon analyste a senti que cette revelation n'arrivait pas vraiment a faire surface en moi, et qui m'a presenter ca comme ca... et je dois dire que ca a fait mouche, j'ai alors ri devant l'evidence et le cote infantile (mais tres juste pour moi) de ce debut de conclusion.
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Thérapeute — 23-06-2008 20:01 |
a écrit:interessant de la part de l'analysant que de
heu.. vous vous êtes l'analysé, c'est le psy l'analysant... ;)
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jocastre — 23-06-2008 20:19 |
et bien ok, c'est integre, mais ce n'etait pas un lapsus, je voulais vraiment y mettre le sens "analyse" car dans des ouvrages tel que "introduction a la psychanalyse de freud" de michel dethy 5eme edition, il est dit par exemple pour la definition du transfert : " Un des outils de la psychanalyse, le patient reporte sur l'analyste des affects plaisants ou deplaisants vecu anterieurement. La scene ainsi rejouee peut etre etudiee par le couple analyste-analysant"... Dans "introduction a la psychanalyse de lacan du meme auteur, la definition du sujet dit : "c'est lanalysant sur le divan a la condition expresse qu'il parle du fond de son coeur, du fond de ses affects. Terme utilise par lacan pour demedicaliser le divan qui est le lieu d'expression des phantasmes, des errances, des signifiants, des angoisses des hallucinations"... je vous promet que je voulais vraiment parler de moi en tant que sujet sur le divan..
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Christelle Moreau — 23-06-2008 22:35 |
Vous avez lu klein ou Susan Isaacs ? :)
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jocastre — 23-06-2008 23:03 |
non, je vais voir un peu ce qu'il y a sur internet.. Quels sont les livres les plus abordables?? (mdr je ne parlais pas du prix)
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jocastre — 23-06-2008 23:42 |
"Trop tard!", j'ai commande "developpements de la psychanalyse" en esperant qu'il ne viendra pas s'ajouter a ma deco en "livres trop difficiles a comprendre" lol
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