Jil — 02-09-2007 11:22

En me promenant sur le forum, j'ai remarqué qu'il y avait des psy "certifiés" sur le site : leurs réponses sont toujours démarré en vouvoiement, ce qui est normal je pense, pour le respect toussa.

Ma question : en analyse sur des années, longues thérapies, etc... les psys vouvoient toujours ou le tutoiement s'installe t-il ?

Christelle Moreau — 04-09-2007 15:12

Bonjour Jil,

Le “tu” immédiat, "tue" en quelques sortes les tabous de la rencontre conventionnelle mais il a aussi pour but de "tu-er" aussi la relation d'égal à égal, en ces termes l'éloquence de celui qui s'entendra dire "tu" est ainsi invitée à être réduite à s'introvertir  jusqu'à ce qu'il arrive , lui aussi, à partager cette même valeur du "tu" à la personne qui le lui a adressé comme lui interdisant de ne plus répondre en son nom :  “je” mais bel et bien avec asservissement.
Ce procédé est employé très fréquemment en entreprise.

"Bonjour, assieds toi !" dit l'employeur à un nouveau postulant.
Le candidat de répondre : Merci à VOUS , rarement merci à toi.

De même qu'un adulte s'adressera à un très jeune en employant le TU...
Cette méthode peut être utilisée en coaching, car comme le premier exemple précité le démontre, être à l'aise et surtout surmonter le VOUS conventionnel n'est pas toujours facile.

Le rôle du coach est souvent de soutenir et d'aider la personne à retrouver suffisamment de confiance en elle pour surmonter beaucoup de ses carcans, ainsi que celui là.

Donc, le fait que d'un seul coup l'on puisse emprunter le TU et ainsi considérer le coach comme étant son "égal" ( lorsque l'on a surmonté le VOUS ) est franchement thérapeutique et c'est une "marque" de la fin proche de l'analyse transactionnelle et du coaching.

En psychanalyse, l'analysant attribut de lui même plusieurs personnages à son psy.
le rôle du père, de la mère... autant de rôles qu'il est nécessaire de traverser pour que le sujet puisse se comprendre en parcourant le chemin de sa vie, de ses jouissances , de ses pulsions.
Pour répondre à votre question, il serait intéressant que vous vous informiez sur ce qu'est le "transfert" chose essentielle à l'analyse en psychanalyse et le contre-transfert qui n'est autre que le détachement de l'analyste du chemin de l'analysant, le bout de la voie/voix étant indiquée par l'analysant lui même et non pas l'analyste.
Ainsi vous comprendrez, que bien que l'analyste reste le thérapeute, il devient aussi par les mots/maux de son patient un autre qui lui, peut employer le TU.

L'analyste quant à lui, n'a aucune raison de faire taire le JE de son patient, son rôle étant de le mettre en valeur.

Thérapeute — 10-09-2007 13:02

Bonjour Jill, les propos de Christelle sont très justes. Nous (analystes) ne devont établir de lien de familliarité avec le patient, tout comme nous ne "déjeunons "pas avec ou ne prenons pas un café en terrasse. Le vous est aussi important que la rigueur dans l'horaire et du jour fixe pour les séances, le patient vient en analyse souvent parce qu'il (elle) est déboussolé(e), qu'il ne sait plus ou il en est, bien souvent la cause de son ou ses traumas,troubles de la personnalité,dépression sont liés à son environnement famillial, là ou le TU est normal, nous avons avec le VOUS lui faire retrouver son JE.

Galaad — 11-09-2007 10:01

Je comprend pourquoi personne ne me connais vraiment dans mon entourrage immédiat... C'est étonnant de voir qu'un simple changement de terme peut faire.

J'ai pas du tout lire, par je n'ai pas vu ce qu'impliquait aussi le VOUS, c'est à dire le  respect. Bien qu'il soit un peu cacher sous les ligne de Christelle Moreau.

Christelle Moreau — 11-09-2007 11:56

Bonjour Galaad,

Que voulez vous dire par ces mots ?

Galaad a écrit:

Je comprend pourquoi personne ne me connais vraiment dans mon entourrage immédiat... C'est étonnant de voir qu'un simple changement de terme peut faire.

.....

Galaad a écrit:

J
J'ai pas du tout lire, par je n'ai pas vu ce qu'impliquait aussi le VOUS, c'est à dire le  respect. Bien qu'il soit un peu cacher sous les ligne de Christelle Moreau.

En ce qui concerne le VOUS, pour être un peu plus claire : il est en psychanalyse la barrière à ne pas franchir, la barrière entre le je "TU" l'égo de l'autre et le  : je m'adresse à cette égo donc je redonne la parole au JE.

Ce qui est sommes toutes , bel et bien , le rôle du psy.

Galaad — 11-09-2007 21:25

Pour la première partie je faisais juste un raprochement entre le fait de tutoyer mes "amis" qui m'y a fait penser, je remarquais juste que je les connais bien dans leur comportement et que même en allant chez l'un ou chez l'autre le comportement qu'ils ont est le même, ce qui me différencie un peu d'eux car comme vous le disiez si bien, on s'introvertie aisément et c'est mon cas, ce qui fait que si l'un d'eux venait chez moi il n'aurait pas la même persone en face de lui.

Pour la seconde partie, c'est on ne peut plus clair, l'histoire de la langue française montre parfaitement que le vouvoiement est une marque de respect envers les gradé, doyens, patrons, etc... (et même parents car il fut un temps où les enfant disaient Père, mère et vous, et non pas p'pa, m'man et tu)

differente — 14-09-2007 10:01

Bonjour,

Pour ma part je mettrai un bé mol au vouvoiement/tutoiement en tenant compte des origines ; des différentes cultures ; de nos patients. Pour certains le tutoiement est un signe de respect et le vouvoiement de rejet.
De même pour mes analysants en ligne anglo-saxons ; le tu - le vous = you !
Notre pays aujourd'hui est composé d'un brassage de populations, donc brassage cutlurel, il nous faut par là même sortir un peu de notre vision eurocentrique.
Le travail analytique revêt aujourd'hui différents langages et expressions il n'en est pas pour autant invalidé.
J'exerce dans un petit village, j'ai de nombreux adolescents comme patients ; ils me croisent parfois le dimanche sur le marché ils viennent spontanément vers moi et m'embrassent, lorsqu'ils franchissent le seuil de mon cabinet, ils me serrent la main.
Autre temps, autre lieu, d'eux même ils font la différence.
Bien sur, dans les grandes villes, peu de chance de croiser son psy au supermarché ; en campagne c'est différent.
Devrais je tourner la tête pour les éviter ?
Tout est dans la relation que l'on a établie dès le départ.
Ceci n'est que mon opinion !

Marie-Thé — 14-09-2007 20:44

Bonjour différente !

Je cautionne autres temps, autres lieux, autres modes d'expression !
Mais que vous permettiez à des adolescents de vous embrasser me ferait craindre un mélange des genres, non ?
Marie-Thé.

Marie-Thé — 14-09-2007 20:50

Marie-Thé a écrit:

Bonjour différente !

Je cautionne autres temps, autres lieux, autres modes d'expression !
Mais que vous permettiez à des adolescents de vous embrasser me ferait craindre un mélange des genres, non ?
Marie-Thé.

Je me cite pour apporter une précision : les adolescents embrassent leurs camarades, leurs copines etc.
Je pense qu'une thérapeute doit rester à sa place de thérapeute, non ? ? ?
Marie-Thé.

differente — 14-09-2007 20:56

Bonsoir Marie-Thé,

J'aurai sans doute du préciser adolescentes.
J'ai souvent l'impression d'être 'leur journal intime' le lien avec 'elle même' et ce qu'elles découvrent 'd'elle même' ; je me souviens avoir embrasser chaque soir mon journal intime lorsque j'étais adolescente pour le remercier de garder mes secrets...
Et je me vois mal les repousser ceci étant dit elles reprennent leur place en arrivant au cabinet, donc je pense qu'il n'y a pas amalgame.

Thérapeute — 15-09-2007 19:10

Bonjour, débat intérressant..
Différente vous dites qu'elles reprennent leur place en arrivant au cabinet, quelle place ont ' elles en dehors? Si elles éprouvent le besoin de consulter c'est qu'il y a peut être, je dis bien peut être déjà un problème de 'placement' dans leur monde familial, alors leur donner 2 places différentes: celle dans le cabinet et celle  sur le marché?
est ce là un moyen pour leur permettre de trouver ou retrouver leur Je ?
"les repousser" me parait un peu fort, simplement dire quelle est la place de chacun, donc de dire également quelle est la votre..
bon weekend

differente — 15-09-2007 19:43

Bonsoir,
Vous savez là où j'exerce, petit village perdu, la psychanalyse est encore sujet tabou et fortement lié à la folie. Pas de lieu de rencontres pour les jeunes. Pas de planing familial. Pas d'informations. Que les parents qui n'ont encore pour la plupart que la télévision pour s'informer eux mêmes ; INTERNET est encore également tabou.
Ces jeunes filles ont fait un effort énorme pour venir consulter, mais reviennent avec plaisir. Je les vois avancer, évoluer, trouver leur JE au fil des séances.
Elles savent très bien quelle est ma place, elles ne me tapent pas dans le dos en me disant 'salut ma psy' elles ne fuient pas non plus en courant lorsqu'elles me rencontrent. Elles ont simplement confiance et par là même reprennent confiance en elles. L'important étant le résultat non la théorie.
Autre sujet à scandale, mes patients m'appellent tous par mon prénom et je fais de même ; est ce pour cela que la thérapie ne fonctionne pas ? Et bien non, je vous dirai même qu'elle fonctionne plus vite car je n'ai pas pour principe de conserver ma clientèle des années pour le bon fonctionnement de mon cabinet.
Amicalement

Thérapeute — 15-09-2007 19:48

En ce qui me concerne je n'ai pas mis vos résultats ou ceux de ce mode en doute ,je n'ai que posé des questions, pas de jugement.. toujours intérressant d'avoir d'autres points de vue, d'autres méthodes, d'autres idées.
Pourquoi finir par cette allusion aux thérapeutes qui 'conservent' leur clientèle des années? Le rapport m'échappe.
Bonne soirée

differente — 15-09-2007 20:01

Ne vous inquiétez pas je ne me suis pas sentie agressée par vos propos ; je faisais allusion aux thérapeutes dont je récupère les patients qui au bout de plusieurs années de thérapie ont réellement l'impression de ne jamais avoir été écouté ; malgré le vous et le Monsieur.

faiza — 15-09-2007 21:39

je suis assez d'accord avec differente, y a des psy si froids, si inhumains, on dirait qu'on va s'allonger sur la table d'un croque mort au lieu d'un divan.
La séance d'une thérapie est un équilibre entre les deux mondes "externe - interne, thérapeute-analysant"
Chez nous aussi y a pas le tutoiement et le vouvoiement en arabe, mais la phrase compléte, la façon de la prononcer, montre le respect et le grade de la personne qui émet et de celle qui la reçoit. Je pense que la psychothérapie est universelle, donc faite avac un langage autre  que le français, et comme y a pas de vouvoiement dans la langue d'un pays????? croyez moi que ça marche trés bien chez nous aussi.
Une thérapie ou une analyse redéssine un milieu de paix et de confiance, chaque patient ou analysant a sa personnalité, s'il veut être vouvoyer ou que ça le gêne c'est à lui de décider, l'essentiel est que ça ne bloque pas le déroulement de l'inconscient. ça me fait rappeler le cas d'un schizophréne qui était confus quand le psy lui disait VOUS, il lui répondait "NOUS ...." et en même temps son psy le reprenait "Vous êtes Un pas Deux ou trois" et aisi de suite jusqu'ou il a perdu tout contacte avec la réalité, c'était si dur ce double langage qu'il subissait sans cesse!!!!
Ce vouvoiement était instauré dans les anciens temps freudiens-lacaniens, c'est quand les premiers psychanalystes ont commencé à nommer leurs écoles et cercles, entre les mêmes membres, le tutoiement était une reconnaissace, un jeune analyste tutoyait un ancien et c'était normal, mais en dehors de ce cercle, c'est le vouvoiement pour les autres.... comme une secte.
Voila ce que j'ai pu lire par ci par là de ce phénoméne, et pour la question de la place de l'analysant, ados, vieux, thérapeute.... ça se fait naturellement et que le cadre reste intacte  (dans la régle fondamentale le cadre ne mentionne pas cette loi du tutoiement ou vouvoiement)
Amicalement
faiza

Marie-Thé — 15-09-2007 22:45

ABD a écrit:

Bonjour, débat intérressant..
Différente vous dites qu'elles reprennent leur place en arrivant au cabinet, quelle place ont ' elles en dehors? Si elles éprouvent le besoin de consulter c'est qu'il y a peut être, je dis bien peut être déjà un problème de 'placement' dans leur monde familial, alors leur donner 2 places différentes: celle dans le cabinet et celle  sur le marché?
est ce là un moyen pour leur permettre de trouver ou retrouver leur Je ?
"les repousser" me parait un peu fort, simplement dire quelle est la place de chacun, donc de dire également quelle est la votre..
bon weekend

J'aime la pertinence de cette réflexion ! Spécifier la place de chacun pour donner à entendre celle qu'occupe le ou la thérapeute !
Dans ma fratrie, je suis interchangeable pour l'une de mes soeurs et je l'ai été pour l'une de mes amies !
L'une m'appelait par ennui, l'autre, par angoisse !
Marie-Thé.

differente — 16-09-2007 13:31

Et dans votre analyse Marie-Thé ; avez vous trouvé votre place ?

Marie-Thé — 16-09-2007 21:43

Bonsoir differente

Je me permets de répondre que oui !
La psychanalyse apporte une résilience mais, cette dernière n'est pas absolue !
J'ai fait le deuil de ce que je n'ai pas eu et de ce que je n'aurai jamais à savoir, l'amour de ma mère !
Je pense qu'avec mon psy (psychiatre et psychanalyste) je me construis à ce qui ne s'est pas construit psychiquement dans mon enfance !
Vie au lit jusqu'à trois ans (ma mère ne m'aimant pas ) puis orphelinat.
Ce dernier m'a sûrement protégée de ma mère et de ma fratrie.
Je m'affirme, à ce jour !
je suis très sensible aux autres, ai une belle aptitude à l'empathie, aime écrire et photographier (image = support au dire !).
Pendant trois ans, j'ai énormément souffert de mes demandes affectives adressées à mon psy !
De ses WE, de ses vacances car sentiment d'exclusion etc.
A ce jour, tout va bien !
Merci pour votre sollicitude, differente !
Marie-Thé.
Je note ici que j'ai bien aimé l'éclairage apporté par faiza !
Cependant, dans notre culture, le vous n'induit pas une notion de copinage tandis que le tu, si !
Sauf en médecine où le tu s'il est familier, n'est pas indemne de respect !

Thérapeute — 17-09-2007 17:51

vais peut être pas me faire des copines sur ce coup là, mais bon..
oui l'image classique du psy froid qui ne dit pas un mot, etc.. N'oublions pas que le vrai but d'une analyse est que l'on se parle à soi-même, que le thérapeute n'est là que pour canaliser ,guider, aider à faire les liens. Le principe du tutoiement fausse la donne du transfert, modifie également la profondeur de la vérité, le patient bien souvent au travers du Tu restera dans la sincérité (ce qui pourrait ce comparer à la surface de la vérité pas à sa profondeur tellement nécessaire pour que l'inconscient et les "tripes" parlent).
Je ne sais pas si Différente exerce depuis longtemps et si certains de ses patients ont terminé leur thérapie, je parle de thérapie traitant  névroses ou autre troubles de la personnalité justifiant une cure importante. Comment Différente, vos patients(es) et vous même avez vous gérer la fin de ces thérapies, comment l'affect indui par le Tu est vécu par cette rupture de la relation?

differente — 17-09-2007 17:56

Pas de 'tu' dans mon cabinet. Juste des prénoms.
Pour le reste je vous répondrai après mes consultations.

faiza — 17-09-2007 19:51

Je crois que vous donnez trop d'importance aux TU et au VOUS et vous oubliez le panorama, qui est le patient avant tout. Pour se faire des copines, ou des amis, qu'on soit psy ou pas, c'est notre envie qui compte. Je tutoie une personne sans lui manquer de respect et sans vouloir qu'elle soit mon ami ou ennemi. C'est le contexte qui compte, mon désir et la façon de le transférer.
Le patient n'est pas un envahisseur, c'est un être humain qui a des besoins et des manques, y a ceux qui sont gênés par le vouvoiement, d'autres non, mais savoir guider une thérapie c'est un art. Y a les sourds ou les muets qui peuvent faire une thérapie avec le dessin, l'écrit, ou la musique....peut on dire qu'on va chercher dans son dessin le TU ou le VOUS?
Le plus important c'est la fluidité de la communication et le professionnalisme de l'analyste à son analysant.
Pas compliqué que ça !

Marie-Thé — 17-09-2007 20:10

ABD a écrit:

vais peut être pas me faire des copines sur ce coup là, mais bon..
oui l'image classique du psy froid qui ne dit pas un mot, etc.. N'oublions pas que le vrai but d'une analyse est que l'on se parle à soi-même, que le thérapeute n'est là que pour canaliser ,guider, aider à faire les liens. Le principe du tutoiement fausse la donne du transfert, modifie également la profondeur de la vérité, le patient bien souvent au travers du Tu restera dans la sincérité (ce qui pourrait ce comparer à la surface de la vérité pas à sa profondeur tellement nécessaire pour que l'inconscient et les "tripes" parlent).
Je ne sais pas si Différente exerce depuis longtemps et si certains de ses patients ont terminé leur thérapie, je parle de thérapie traitant  névroses ou autre troubles de la personnalité justifiant une cure importante. Comment Différente, vos patients(es) et vous même avez vous gérer la fin de ces thérapies, comment l'affect indui par le Tu est vécu par cette rupture de la relation?

Le psy n'est peut-être pas forcément "froid" : tout dépend de ce que l'on en attend ! Et de ce qui s'y rejoue inconsciemment !
Je préfère, dans la cadre d'une cure analytique, le vouvoiement !
Cela ne me censure absolument pas dans le "dire ce qui vient, penser à voix haute" !
Les dires de faiza sont valables pour les sociétés pratiquant le tu "culturel".
Et là où le vous est de coutume, maintenons-le !
D'autant que l'on a grandi avec cet usage !
L'inconscient, lui, saura bien, à notre insu, tutoyer le thérapeute !
Marie-Thé.

faiza — 17-09-2007 20:16

voila c'est sage, c'est une loi qui ne doit pas être universelle
faiza

differente — 17-09-2007 21:36

Bonsoir,
Je crois qu'il faut remettre le tout dans son contexte !
D'une part, je suis psychanalyste - psychothérapeute, au fin fond de l'auvergne. Mes tarifs sont bas adaptés aux revenus moyens de la population locale.
Je vois énormément de cas sociaux, donc des personnes qui ont besoin d'une aide 'là maintenant et tout de suite' et pas besoin de mon divan. Ces personnes là lancent des SOS auxquels je réponds puis auxquels ils répondent eux mêmes. Mon rôle est de leur apprendre à y répondre eux mêmes.
J'ai aussi des analysants à long terme cherchant leur moi profond.
Oui j'ai connu des fins de thérapie HEUREUSES et ces patients me donnent régulièrement de leurs nouvelles.
Une femme agée m'a dit un jour : avant on allait voir le curé pour dire tout ça mais vous c'est mieux...
Voilà, là est mon travail, là est ma place. Loin des villes... Là bas !

Christelle Moreau — 17-09-2007 23:14

Marie-Thé a écrit:

là où le vous est de coutume, maintenons-le !
D'autant que l'on a grandi avec cet usage !
L'inconscient, lui, saura bien, à notre insu, tutoyer le thérapeute !
Marie-Thé.

Merci à vous Marie-thé pour ce poste qui , je pense, aurait pu clôturer la "polémique".

C'est passionnant de vous lire et suis ravie de lire certaines de vos participations.

Faiza a eu raison de noter la possibilité de différentes us et coutumes, car c'est une éventualité à ne dénier.

Par contre, je ne laisserais pas dire que le VOUS et le TU n'ont presque pas d'importance.

Ils en ont une , certes, et elle est encrée au plus profond de notre apprentissage culturel justement, notre langue maternelle.

J'ai pour habitude de demander à mes patients comment dois je les appeler, par leur prénom, ou par leur nom ....
C'est étonnant comme les réponses varies en fonction bel et bein, non pas de l'âge , ni du sexe mais de la névrose qui s'en suit.

Vouloir (désirer) se faire appeler par son analyste par son prénom est une demande bien infantile ( comme une mère à un enfant )
En revanche, le contraire pourrait laisser présager une grosse résistance dès le départ à regarder en arrière.

Dans les deux cas, je n'opte que pour une seule des situations.
Je ne prénomme pas , je nomme et en étaye les raisons.

Ce n'est pas à moi de faire appel à l'enfant qui se cache derrière l'adulte mais bel et bien à l'enfant de venir à moi si besoin.

Alors, pourquoi vous avoir parlé de la prénomination ?
Car , à  mon sens , pour notre culture ( celle du VOUS adulte )s'adresser directement au TU est forcement ne pas respecter un certain processus.

Maintenant, je rappelle que Différente exerce apparemment auprès d'adolescents qui se situent déjà, de part leur âge, entre le VOUS et le TU...

D'où certainement la complexité et l'ambivalence du cadre choisi en fonction de...

Je pense, je l'applique et vient d'ailleurs de l'étayer, qu'il est nécessaire de déterminer un cadre dans la pratique même si le patient est en demande ultérieure.
Mais cela n'engage que moi.

Quant au fait que les psys doivent être obligatoirement passablement aigris, je ne pense pas l'être, bien au contraire :),  mais je dois tout de même admettre que mes séances ne sont pas non plus des parties de rigolades, bien heureusement, elles ne sont pas mises en place pour ce faire.

differente — 18-09-2007 18:52

Je pense, tout simplement que chacun doit respecter le cadre de l'autre et ne s'en tenir qu'aux résultats.