kazoline — 24-05-2008 14:25

bonjour,
je suis une jeune femme habitant une grande ville. Je me rends compte que je n'ai pas d'amis, mais simplement des relations superficielles. Je ne sais pas comment faire pour tisser des liens plus profonds.
Merci pour votre aide...

georgesN — 24-05-2008 15:29

s'il y avait des recettes, ça se saurait!
Par contre, se souvenir de la définition de la camaraderie ("amitié", version virile!)de Saint-Exupéry: ce n'est pas se regarder dans les yeux, c'est regarder ensemble dans la même direction.
Donc votre approche de la solution pourrait alors être d'essayer de faire des choses avec des gens. J'ai bien dit "faire"et non "consommer", si vous sentez la différence...(ainsi pour moi en "faisant" un trek au Népal, on ne "fait" rien du tout. Même si on apporte des cahiers aux petits Népalais.)

kazoline — 24-05-2008 17:57

Bonjour Georges et merci pour votre réponse.

C'est drôle, une prof de collègue m'avait déjà dit ça... de faire des choses avec des gens. A croire que je n'ai toujours pas trouvé comment le faire naturellement !

Vous parlez de "consommer", c'est très pertinent aussi : je connais beaucoup de gens, et j'ai l'impression de fonctionner par "doses". Par exemple, j'ai une connaissance que j'aime beaucoup, mais on ne s'appelle que tous les 3 mois. Plus, ce serait trop (pour moi ? pour elle ? je ne sais pas vraiment).

Donc j'essaie de "varier", d'appeler d'autres gens, mais qui ne me rappellent pas et ne me proposent pas d'activités (expos, cinés, théâtres, ...) - j'apprends souvent plus tard qu'ils ont organisé une soirée sans moi. Il arrive aussi qu'une connaissance me dise "je vais voir une expo avec truc", sans me proposer de venir. Je me vois mal dire "ah, je peux venir ?" !

Je n'arrive pas à maintenir les gens assez proches pour qu'ils pensent à moi lorsqu'ils organisent des activités. Et lorsque j'en organise moi-même, par exemple la dernière soirée chez moi, tout le monde était parti trop tôt à mon goût... Et puis je n'en propose plus tellement à cause de ce manque de retour d'invitations.

Je n'arrive pas à cerner où se trouve précisément mon problème, mon défaut...

georgesN — 24-05-2008 18:25

qui trop embrasse mal étreint: n'y a-t-il pas chez vous une besoin d'avoir une nuée de liens?
Combien d'ami(e)s avez-vous ?
enfin j'ai rarement lu une phrase aussi étrange : "je n'arrive pas à maintenir les gens assez proches pour"

kazoline — 24-05-2008 18:40

a écrit:

qui trop embrasse mal étreint: n'y a-t-il pas chez vous une besoin d'avoir une nuée de liens?

j'ai été trop choyée étant enfant, je n'accuse bien entendu pas mes parents de mon mal-être actuel, mais j'identifie mon énorme besoin social venant de là.
Ma mère a toujours voulu être très fusionnelle avec moi, bref je pense savoir d'où vient ce besoin qui, j'en suis consciente, ne peut pas être rassasié de façon saine, dans un mode de fonctionnement sain...

a écrit:

Combien d'ami(e)s avez-vous ?

Je ne sais plus vraiment à partir de quand on parle d'amitié ou de connaissances. Je me suis dit que je n'avais pas vraiment d'amis lorsque, hier soir, me sentant très seule, j'ai parcouru mon répertoire téléphonique sans avoir la possibilité d'appeler quelqu'un pour juste aller boire un verre et dire "ça ne va pas très fort en ce moment". Je ne sais pas pourquoi.

a écrit:

enfin j'ai rarement lu une phrase aussi étrange : "je n'arrive pas à maintenir les gens assez proches pour"

C'est le mot "maintenir" qui vous semble étrange ?
Disons que je n'arrive pas à prendre régulièrement mon téléphone pour demander des nouvelles des gens. J'ai toujours l'impression que ça sonne faux... et j'ai besoin de justifier mes appels ("connais-tu un bon dentiste dans le quartier ?" / "j'ai un bon plan pour X objet" ...), bref, des prétextes.

georgesN — 25-05-2008 00:42

"Je ne sais plus vraiment à partir de quand on parle d'amitié ou de connaissances. Je me suis dit que je n'avais pas vraiment d'amis lorsque, hier soir, me sentant très seule..."
comme cette phrase est porteuse de fructueux "insights"! avec ou sans psy...

je rapprocherais "maintenir" de "trop choyée". Vous êtes, un petit peu, dans une illusion de toute puissance enfantine...
Encore un truc à décortiquer! avec un psy ça, à coup sur!

kazoline — 25-05-2008 17:12

je n'ai pas compris le terme "insight"...

Concernant l'illusion de la toute puissance enfantine > c'est fort possible mais d'un autre côté ça m'a permis d'accomplir plein de choses, sans avoir peur de l'échec, sans me mettre aucun frein. Je crois que ça fait trop partie de moi pour que je le rejette, et sans cette impression de toute-puissance, j'ai très très peur de perdre un moteur essentiel dans ma vie.

georgesN — 25-05-2008 18:34

insight = introspection
"accomplir plein de choses, sans avoir peur de l'échec"
c'est bien, et il ne s'agit pas d'y renoncer mais d'étayer cela par une meilleure connaissance de vous-même. Sinon vous risquez de rester une statue d'airain aux pieds d'argile.

kazoline — 25-05-2008 19:43

Justement, comment se reconstruire "les pieds" tout en marchant ?

En tous cas depuis le début de notre discution, j'ai lancé quelques bouteilles à la mer, sans réponse :(

Peut-être qu'un coach peut m'aider dans cette démarche, qu'en pensez-vous ? (pas du tout envie d'entrer dans une grosse démarche psy parce que ce n'est pas le bon moment dans ma vie)

georgesN — 25-05-2008 22:29

je ne parlerai pas à la place d'un coach;mais je me souviens qu'un certaine littérature venue d'outre-atlantique et se voulant "psy" inondait les rayons de librairie : "comment apprendre à parler en public","comment vaincre sa timidité","comment se faire des relations", etc.
Je crois que ce serait une bien mauvaise approche, dans votre cas. Je pense que, sans entrer dans une grosse démarche psy, vous pourriez mener une thérapie courte qui vous permettrait de prendre un peu ce recul sur votre passé qui vous manque et quitte à remettre à plus tard un travail plus en profondeur

kazoline — 26-05-2008 21:05

Non, je ne parlais pas tellement des livres de "développement personnel", mais plutôt de qqchose de plus concret qu'une démarche psy. Ce n'est vraiment pas à l'ordre du jour, d'un point de vue financier comme moral...

penau xavier — 26-05-2008 23:05

a écrit:

Peut-être qu'un coach peut m'aider dans cette démarche, qu'en pensez-vous ?

Je pense que oui, effectivement

Christelle Moreau — 27-05-2008 17:17

Dans tous les cas, un bon coach, saura vous aiguiller sur la démarche la mieux adaptée à votre problématique. Mais pour cela, il serait bon que vous en contactiez un :).
Car , avant même d'effectuer la démarche, vous semblez exposer quelques diverses résistances...
Le coach saura comprendre si une démarche thérapeutique est mieux adaptée à votre demande.
Cela ne vous "coûte" rien de lui téléphoner ? En revanche, si justement la démarche en tant que telle est déjà une épreuve en soi, alors, dites vous qu'il y a effectivement un beau noyau derrière et qu'il serait bon que vous fassiez un travail plus profond sur vous même.
Bon courage.