Vous n'êtes pas identifié. Si vous n'avez pas de compte, inscrivez-vous en cliquant ici.

Indifférence a l'Autre

#1  34352

Frogeater
Nouveau membre
Pas de photo !

Indifférence a l'Autre

Bonsoir à tous,
Hier un car plein de petits Belges s'est crashé dans un tunnel suisse. Toute la journée l'info a tourné en boucle avec son cortège de témoignages de compassion, de tristesse, de solidarité envers les familles etc. Bref, le monde entier est bouleversé et submergé par l'émotion.
Le monde entier ? Non. Un irréductible Gaulois s'en fout complètement. Ce Gaulois, c'est moi.

Ces gamins, je ne les connaissais pas et n'avais aucun rapport avec eux ou leurs familles, alors pourquoi devrais-je ressentir un sentiment de perte ou de tristesse ou que sais-je encore ?

Pourquoi devrais-je être plus ému par cet accident que par le décès du jeune Vincent Pichard lui aussi victime d'un accident de la route, ou par celui de Laetitia Monin décédée des suites d'un cancer à l'âge avancé de neuf ans, ou encore par la mort violente d'Eilio Palmieri qui a pris une balle perdu pendant une fusillade entre gangs rivaux de Los Angeles alors qu'il rentrait tranquillement chez lui sans rien demander à personne ?
Je ne vois pas de raison. Toutes ces morts m'indiffèrent autant l'une que l'autre.

Cette indifférence à l'Autre se manifeste également dans mon quotidien. Avec mes collègues par exemple avec qui je n'ai quasiment aucun rapport (mais j'y reviendrai plus bas), ou encore quand je me ballade dans les rue de Paris en rentrant chez moi. Je suis perdu dans mes pensées, réfléchissant, pour peu qu'ils en vaillent la peine, au dernier livre que j'ai lu ou au film que j'ai éventuellement regardé la veille ou encore simplement préoccupé par LA question existentielle : Qu'est-ce que je vais bien pouvoir bouffer ce soir ?

C'est ainsi que je passe à côté des gens sans leur accorder le moindre regard ce qui m'a valu de me faire parfois insulté avec des propos du type "Mais il se prend pour qui se **** à ne regarder personne !" (Maintenant que j'y pense les quelques fois où cela m'est arrivé, c'était toujours des femmes qui m'insultait). Je vais peut-être vous étonner, mais je ne comprends pas qu'on m'insulte. Qu'ai-je donc fait de si grave pour mériter cela ? Ce n'est pas que ça me gêne. En fait je m'en fous de me faire insulter mais je ne comprends vraiment pas cette réaction.

Surtout que, malgré tout, je suis très gentil, poli et honnête. Alors je ne comprends pas non plus pourquoi je me fais également insulter par les gens qui viennent me parler spontanément (oui, c'est un comble mais les gens viennent me parler. Il fallait que ça tombe sur moi) et à qui je réponds un truc du genre :
"Écoutez. Ne le prenez pas mal car ça n'a rien de personnel, mais je n'ai pas envie de vous parler, ni de vous écouter. Tout ce dont j'ai envie en fait, c'est d'avoir la paix."
A ce moment, ils me regardent comme si je les avais giflé et parte en me traitant, eux aussi, de ****. Si je les envoyais paître façon "dégage tu me fais chier", je comprendrais qu'ils m'insultent mais là, je ne comprends pas. Je leur demande juste poliment de respecter mon désir de tranquillité et mon intimité.

Dans mon intimité également, je dois admettre que cette indifférence est très présente. J'ai beaucoup de mal à m'attacher aux gens. Je dois même avouer que je ne m'y attache pas du tout.

En amour, car j'ai comme même eu quelques petites amies (mais fort peu en fait en quarante huit ans) et je crois bien qu'elles étaient plus avec moi que moi avec elles. Je ne me souviens même pas d'une scène de rupture, à croire que les choses se sont délitées d'elles-mêmes et que je me sois, à chaque fois, retrouvé seul sans même m'en rendre compte.

Ceci dit depuis quelques mois une de mes ex est de retour (du moins l'aimerait-elle) dans ma vie. Il y a quinze ans que nous nous sommes "quittés" et elle prétend aujourd'hui être toujours amoureuse de moi. C'est peut-être vrai mais de cela comme du reste je n'en ai rien à faire. Pourtant j'ai essayé. Nous nous sommes revus plusieurs fois en fin d'année dernière, nous avons couché ensemble bien qu'elle soit en "couple" (je ne suis pas là pour parler de ses problèmes mais les guillemets s'imposent) avec une gamine de dix ans, et j'ai fait comme si en me disant qu'avec le temps peut-être finirai-je pas ressentir quelque chose, mais non, rien à faire.

J'imagine qu'un homme normalement constitué serait flatté et  bomberai le torse, près à relever tous les défis si on lui faisait le portrait de l'homme non pas parfait mais, pire encore, idéal (enfin son idéal à elle hein, restons modeste) qu'elle a fait de moi (en résumé et pour ce dont je me souviens : Elle se sent en sécurité dans mes bras, elle a l'impression que rien de mauvais ne peut lui arriver, que je suis pétri de chaleur humaine et de tendresse et que j'ai plein de qualités et de capacités que je refuse de voir et de reconnaître, qu'elle a trois pilier dans sa vie deux amis et moi et que je suis le plus important, blablabla…).

Même si je ne me reconnais pas dans ce portrait, je ne dis pas qu'elle à tort, peut-être tout cela est-il vrai. Mais voilà, je ne dois pas être un homme normalement constitué car plutôt que de me flatter l'ego ce discours me laisse de marbre. La situation est donc très compliquée pour elle surtout que, comme je l'ai dit plus haut, je suis honnête alors quand elle me dit pas SMS que je lui manque et qu'elle me demande si c'est réciproque, je vous laisse imaginer la réponse. Car non elle ne me manque pas et je n'ai pas besoin d'elle et j'ai beau lui expliquer que ça n'a rien de personnel car personne ne manque (ni mon père décédé, ni ma sœur décédé, ni les autres membres de ma famille que je ne vois quasiment jamais) j'imagine que d'entendre ça est très dur pour elle. Mais à près tout, qu'est-ce que j'en sais ?

Mais je vais arrêter là. J'ai été suffisamment long comme ça mais j'essaie d'être le plus précis possible pour que vous m'apportiez, dans la mesure du possible une, voire des réponses. Car oui, j'ai malgré tout besoin d'une réponse même si je vis très bien la situation, j'ai plus de mal à gérer les réactions que cette indifférence provoque chez les gens que je côtoie. Je vous parlais plus haut de mes collègues et eux supportent très mal mon attitude. Nous sommes une petite équipe dans laquelle je n'ai pas de poste à responsabilité mais l'un d'eux c'est senti investi d'un rôle en parlant au nom de tous pour me dire qu'ils en ont assez que je l'ai ignore, que je ne leur parle pas et qu'ils ne savent jamais ce que je pense. Il a faillit en venir aux mains lorsque je lui ai répondu que mes pensées ne regardent que moi et que s'ils ont besoin d'être admirés et considérés, ils n'avaient qu'à se tourner vers leurs conjoints et leurs enfants parce que moi, je ne suis pas là pour ça.

J'exècre la violence, je ne lui trouve aucune utilité alors j'avoue ne pas savoir comment réagir si ce n'est en justifiant mon attitude d'une façon ou d'une autre et d'autre part mon manque d'émotions me fait parfois douter de mon humanité. Donc ma question est :
Mon cas relève-t-il, selon vous, de la psychanalyse ou de la psychiatrie ? Suis-je une sorte de sociopathe ? Cette indifférence pourrait-elle résulter d'une anomalie physiologique (une carence en quelques substance que mon corps ne produirait pas ou une connexion neuronale qui ne se ferait pas, un truc de ce genre ?) (Oui, je sais j'avais dit UNE question…)

Bon cette fois si, j'arrête vraiment en vous remerciant par avance de votre participation éventuelle et en m'excusant encore d'avoir été si long.

Hors ligne

 

publicité

Partagez cette page sur Facebook ou Twitter :

Aller... » Pages: 1

Les propos tenus sur cette page n'engagent que leurs auteurs respectifs. Psychanalyse en Ligne n'est pas responsable du contenu textuel qui est la seule responsabilité des membres inscrits. Les citations d'ouvrage ou contenus Internet sont la propriété de leurs auteurs.

Articles et Dossiers

Tous les articles du portail Psy : sommaire

Forum Psy en Ligne - le site de Christelle Moreau psychanalyste à Nice - email

Pied de page des forums

mur des tags
Retour sur Psychanalyse en Ligne

©2006Psychanalyse Francophone

Le Forum de la psychanalyse, du mieux-être, du coaching, du développement de soi, depuis 2006. Posez vos questions à Christelle Moreau psycho-analyste et recevez une réponse en 72 heures. Pour évacuer, préparez une thérapie, n'hésitez pas à vous autoriser, ici la première parole souffrante est accueillie à sa juste valeur, elle est analysée, comprise et reçoit echo très rapidement par téléphone , par mail ou via skype, pour cela il suffit juste de prendre rendez-vous. Inscription gratuite ! Un site de Christelle Moreau ©2006

©2006-2024 Buzzistic | contacts

  • haut de page