Déroulement de l'analyse et questions

Bonjour !

En analyse depuis le mois d'octobre dernier, je me rends compte que je change énormément et évidemment, ça me fait très peur. Je cherche juste à me rassurer un peu en venant ici. J'ai toujours été très anxieux (j'ai 28 ans aujourd'hui), fait énormément de crises d'angoisse dans ma vie depuis que je suis tout jeune, sans avoir une vie dégueulasse pour autant : j'ai toujours réussi à m'en sortir, à faire ce que j'aimais et à vivre des histoires amoureuses, par exemple. Je voyais mon psy (psychiatre - psychanalyste qui me suivait en face à face) depuis un moment quand, en octobre dernier, je lui ai posé LA question fatidique : "mais bordel, pourquoi je ne vais pas sur le divan, moi ?". Et là il m'a répondu : allons-y.

Je me rends compte maintenant de la différence totale qu'il y a entre le face à face et le divan. C'est dur, très dur, de parler dans le "vide". Je voulais juste savoir si ce que je ressentais était "normal" ou si je devais m'inquiéter de devenir complètement cinglé (j'ai bien conscience que ce que je fais ici en postant ce message est aussi ce que je fais en analyse : chercher à tout prix à me rassurer ; le psy qui me connaît depuis des années m'a dit à de nombreuses reprises que je n'étais ni schizo, ni dépressif, ni psychotique mais que j'avais une névrose d'angoisse) :

- je parle en séance de façon totalement libérée, à tel point qu'en sortant de certaines séances je ne me souviens pas de tout ce que j'ai pu dire.
- Après les séances, le dialogue continue parfois dans ma tête, je pense à ce que je pense, ce qui est extrêmement fatiguant à la longue.
- des émotions énormes ressortent pendant les séances, de la colère, de la haine.
- entre les séances, je prends des baffes : l'angoisse ressurgit encore plus forte qu'avant, bref, je déguste, je crois devenir fou, et j'ai peur de perdre le contrôle (encore une fois, des classiques de l'angoisse) ou de rester dans cet état toute ma vie.
- j'ai peur qu'à force de bousiller mes défenses il ne reste plus rien de moi.
- je prends conscience que le langage ne me définit pas entièrement, et en tant que grand anxieux, cela me terrifie parce que ça signifie que je ne "contrôle pas tout", même mes pensées : cela ouvre des questionnements existentiels qui m'obsèdent (qu'est ce que la pensée ? qui suis-je ? QUE suis-je? Et si au fond de moi il n'y avait RIEN ?) - questions que je sais être complètement débiles puisque sans réponse depuis 60000 ans d'homo sapiens.
- J'ai l'impression d'avoir accès à une nouvelle partie de moi, comme une espèce de "force vitale", qui est tantôt sympa, tantôt terrifiante (ou plutôt qui oscillerait entre de l'amour et de la haine, je ne sais pas trop comment définir ça), en tout cas que je ne connais pas bien et que je n'arrive pas à intellectualiser mais juste à "sentir"... Or pour moi, intellectualiser c'est indispensable (c'est mon boulot, d'ailleurs), même si je sais que c'est un défaut.
- il est parti en vacances et j'alterne entre "dès qu'il rentre je l'appelle pour vite le voir" et "dès qu'il rentre je vais le voir, je l'engueule et j'arrête cette saloperie, je veux tout mettre de côté et commencer à vivre pour moi"
- Bref, je me sens "à côté de mes pompes", toujours à m'observer, à m'analyser, et je me demande si l'analyse est faite pour moi sachant que j'ai déjà tendance à trop m'analyser et à regarder mon petit nombril.


A me relire, je crois bien qu'en fait, je progresse... Si seulement il n'y avait pas cette angoisse diffuse qui me prend par moment !