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On m'a interdit d'exister

#1  31773

Maissale
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On m'a interdit d'exister

Bonjour,
Je ne sais pas trop comment commencer, mais j'ai besoin de mettre en place assez clairement les pièces de cet étrange puzzle... L'histoire de ma vie quelque peu brève il faut l'avouer (j'ai 20 ans)...
Je dois prévenir que toutes mes informations sont... partielles, qu'elles ont été glanées au fur et à mesure de ma recherche, de ma quête plutôt, de mon honnêteté personnelle.

Ma mère a, semble-t-il, toujours considéré le sexe comme quelque chose de dégueulasse, frustrant mon père depuis plus de 20 ans. Mon père désirait plus que tout une grande famille : plein plein d'enfant. Ma mère lui ayant dit "Pas de mariage, pas d'enfants" ils se sont donc mariés.
Ma mère est alors tombée enceinte, il semblerait que c'eut été un petit garçon, mais au bout de trois mois, cette grossesse s'est avortée en fausse couche. Le choc a été si rude, que personne n'en a plus jamais parlé (et que ma source l'avait même presque oublié).
Trois mois plus tard, elle était à nouveau enceinte, de ma grande soeur. J'imagine bien le contexte de panique, de culpabilité face aux attentes frénétiques de mon père.
Un an et demi plus tard, ce fut mon tour. Mais à ma naissance, elle ne m'a pas reconnue. Culpabilisant à l'idée d'être une mauvaise mère, elle n'a pas dû l'exprimer. Et ne s'en est pas pardonné. Surtout qu'au fur et à mesure que je grandissais, elle se retrouvais de moins en moins en moi. Moi qui étais pourtant sortie de son propre ventre, comment ne pouvais-je pas être sa fille ? Comment pouvais-je aussi peu lui ressembler ?
Et la différence s'est accentuée à la naissance de mes deux autres petites soeurs. Elles lui étaient bien plus semblables déjà...
Et plus je grandissais, plus je me démarquais...
Je n'ai jamais été autorisée à faire partie de la famille, mais sans que cela ne soit exprimé. Je m'isolais, je m'entêtais, je me braquais toute seule. Et la culpabilité me retombait sur le coin de la figure. S'engrangeait doucement...

J'ai toujours été un "garçon manqué", je me souviens d'une fois où je me réjouissais qu'on me prenne pour un garçon au vu de mon style vestimentaire.
J'ai aussi eu de gros problèmes de sexualité, terrorisée à l'idée de provoquer un quelconque désir sexuel... Parce que si on me désirait, naissait alors en moi un sentiment de "devoir", d'"obligation"...
Il y a peu me sont remontés des souvenirs d'émotions. Aucune image... Le mot "viol" ayant provoqué ce déclic, je me suis interrogée...
Qu'importe le fait exact, l'essentiel étant que c'est le sentiment que j'ai : celui d'avoir été violée. Et peut-être même pas qu'une fois... En fait... peut-être à chaque fois que j'ai couché avec un garçon depuis ma première fois. Et puis... je n'avais déjà plus d'hymen, je n'ai pas senti de déchirure, mais j'ai senti ... un déchirement, contre les parois trop resserrée. Il a... forcé pour entrer... Et ce parce que je le réclamais ! Je voulais que ma première fois se passe dans les conditions dans lesquelles elle a eu lieu, et, ne sachant pas ce que je faisais, je n'ai pas dit non à cause de la douleur, de cette "intrusion !" ...

Bref...
Voilà pour ma maman...
Passons à mon papa.

Mon papa s'est toujours persuadé (pour un certain nombre de raisons que je conçois plus ou moins) que la vie s'était aller perpétuellement à l'encontre de soi-même. Et avec de la bonne volonté s'il vous plaît.
Moi je suis persuadée que s'il s'était écouté, il vivrait aujourd'hui dans un camtar avec ses clébards et une crête sur la tête ! Mais bref.
Il a fait un transfert sur moi, il sentait bien qu'on était de la même trempe.
Sauf que moi j'ai jamais réussi à m'oublier... C'est pas faute d'avoir essayé hein, sous la pression universelle (réellement universelle hein, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui me soutienne dans ce qui était considéré comme une attitude rebelle parfaitement immature et irresponsable). Mais je n'y suis jamais arrivée. Et là encore, culpabilisation lourde et gluante.
Il a parfois réagi avec une violence inouïe pour des broutilles (le fait que j'ai inscrit la fac de lettres en dernier voeux post-bac par exemple, il a manqué de m'aplatir le crâne contre le mur, mais a dévié son bras et a frappé le mur en question) et ne comprenait pas d'où elles pouvaient venir...
Et puis je suis partie, mes 18 ans sonnés, avec sa malédiction "Tu n'es pas courageuse, tu n'es pas aussi intelligente que ce que tu crois, et le mieux c'est que tu t'en ailles"
Je suis donc partie. Mais vraiment partie, mon sac, ma guitare et mon mec sous le bras, en stop sur l'auto-route... Bref...

Alors voilà,
D'un côté, je n'avais pas le droit d'être ce que j'étais, puisque je ne ressemblais pas à ma mère, et mon côté "garçon" doit venir de cet embryon si blindé d'espoir (ma mère qui ne voulait pas recoucher, mon père qui voulait tannnnt et tant des enfants) dont on m'a affublée inconsciemment parlant.
Et d'un autre côté, je n'avais pas le droit d'être ce que je suis parce que je mettais mon père face à ses incohérences, voire, et même plus exactement face à lui-même...

Du coup... interdiction d'exister...
Et depuis, je bataille toute seule avec moi-même, pour me comprendre, observant attentivement le monde, les réactions de mon bides face à telle et telle situations etc...
Et aujourd'hui, cela fait plus de 2 ans que j'ai quitté le bercail (et suis donc accusée d'avoir détruit la famille (sic !)) je crois toucher au but... Mais je sens qu'il me manque encore quelques pièces, et je me demande s'il ne serait pas possible de les pressentir, les deviner, en esquisser les contours...
Juste histoire de contenter mon impatience d'être enfin LIBRE d'ETRE MOI-MEME !!!!

J'ai faim de vie ! Et je me bats depuis toujours contre cette envie de mourir puisque je ne suis pas ce que je suis sensée être (merci bien), et cette envie furieuse de vivre ma vie !! Et ce comme je l'entends !
Comment accepter les murailles extérieures quand on ne supporte pas ses murailles internes ? Comment construire sa vie quand on est en phase de destructuration de ces centaines de murs que j'ai construits entre moi et moi ?
Alors je ne réussis rien, et je bénis celui qui m'a donné la force de ne jamais sombré dans la schyzophrénie ou la dépression !!!!

...
...
J'en ai juste marre d'avoir mal... Je trouve que j'en ai assez pris dans la figure comme ça... Pourquoi est-ce que MOI, enfant de 20 ans à peine, est-ce que je dois porter le poids des frustrations de mes parents ?
De quel droit nous infligent-ils LEURS tortures ?! Comment est-ce qu'on peut désirer construire une VIE quand la sienne est si torturée ? Si tordues même !!

Bref... Je suis encore en phase haineuse, mais au moins, elle est maintenant assumée, et exprimée...
...
Désolée pour le pavé, c'est plus du dégueulis incohérent qu'une dissertation en bonne et due forme... Mais ça soulage pas mal...

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#2  33525

Re: On m'a interdit d'exister

Alors nous sommes contents de vous avoir permis de vous soulager.


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