Abus sexuel

Bonjour,

J'ai 33 ans et je me suis construite sur une histoire comme il y en a hélas tant. Je n'ai que de vagues souvenirs de ce qu'il s'est passé. J'ai l'impression d'avoir rêvé. Je devais avoir 6 ou 7 ans. J'habitais en HLM. Ca s'est passé dans les escaliers de mon immeuble. C'était un voisin. Il était avec son copain. Je me rappelle de brèves paroles. Ils m'ont demandé de faire des choses. Ils m'ont caressé il me semble. Je n'ai pas de souvenir d'actes sexuels. Mais un ressenti physique. Le fait de ne pas me souvenir est encore pire. Car je ne peux pas oublié. J'ai grandi avec ce sentiment, ne sachant mettre le mot viol. Car je n'ai pas résisté. Tel un pantin, j'ai fait ce qu'ils m'ont demandé. J'ai pleuré souvent, eu une adolescence difficile à pleurer sans cesse la nuit seule dans mon lit. A espérer que la mort vienne me délivrer.

La première fois que j'ai eu des rapports sexuels à 17 ans ça a été pire encore. Après l'acte il m'a dit "t'es vierge toi?" J'ai pleuré. Il a pensé que j'étais blessé par sa remarque mais c'était bien pire. Ca voulait dire que tout était vrai. Je le savais mais de l'entendre. Je me suis construite comme ça sur des hauts et des bas. Passant toujours d'un état euphorique, aimant la Vie, et dés que je me sens rejetée, je suis au plus bas.

A 30 ans âge symbolique, j'en ai parlé. A mon conjoint tout d'abord qui a refusé toute discusion, me faisant même le reproche du pourquoi tu me l'as dit. Je l'ai confié à mon médeein généraliste parce que je voulais commencer une thérapie. Elle m'a donné les coordonnées d'une psychologue. Je l'ai contacté. Elle m'a répondu une première fois me disant qu'elle était en consultation et qu'elle me rapelait. Elle ne l'a pas fait donc J'ai téléphoné une seconde fois. Elle m'avait oublié. Au vu de mes horaires de travail tardifs on n'arrivait pas à trouver de créneaux pour fixer un rendez vous. J'ai senti qu'elle était agacée. Elle m'a alors dit qu'elle n'était pas seule à exercer et que je pouvais m'adresser à ses collègues. Ca a mis fin à ma recherche de thérapie. d'autant plus que depuis 3 ans maintenant à aucun moment mon médecin généraliste ne m'a demandé comment j'allais.

Je me suis confiée à des proches. Je réalise qu'en fait c'est un fardeau que l'on donne à des personnes qui ne veulent pas savoir. Et c'est encore pire en fait. Parce que ces personnes savent et on fait comme si de rien n'était.

J'ai 33 ans et j'en suis toujours au même point. A me dire que ça ira mieux et puis aussitôt à me morfondre à pleurer à gros sanglots. Je fais comme la plupart des victimes je souris, je ris... Je donne l'impression de... Je réalise que ce simple évènement à construit ce que je suis. Manque de confiance palpable dés lors qu'on s'intéresse à moi. Crainte de l'abandon, de ne pas être aimée etc.
Exutoire est l'écriture. J'ai beaucoup écrit, journaux intimes, slam et aujourd'hui ce site.

Merci de m'avoir lu.