Suis-je bipolaire ou victime des symptômes liés à des abus sexuels ?

Hier soir j'ai été prise d'une crise de rage. Nous venions de regarder le film Bernie avec mon amoureux. J'ai tiqué devant une scène suggérant une sodomie forcée ainsi que l'intérêt compulsif de l'un des personnages pour cette pratique qui, pour lui, ne nécessite pas le consentement de ses partenaires. J'aime beaucoup ce film. Cependant, ce soir là j'ai senti monter en moi une fureur incontrôlable. J'ai repensé à notre séance de câlins de dimanche soir avec mon chéri. Je ne l'ai pas trouvé assez doux, il a pris des initiatives qui  m'ont déplu. Pour faire bref, je n'ai rien dit sur le coup car notre vie sexuelle sporadique à déjà fait l'objet de nombreuses conversations lors desquelles mon ami argue de sa crainte de me faire mal pour expliquer son manque d'enthousiasme. Bien que je le rassure sur ce fait. Bien que mon appétence pour le sexe soit en constante progression et qu'il ne m'a pas connu pendant cette période où  bien vivre ma sexualité était un problème. Aujourd'hui je me connais mieux et la recherche personnelle que j'ai entreprise porte ses fruits. Tout ça pour dire que je ne lui ai pas parlé sur le moment, ayant peur que ça fragilise un peu plus l'expression de son désir. Il me semblait plus simple de prendre sur moi. Mais hier soir j'ai explosé, cassé quelques verres, jeté à sa figure mon sentiment d'humiliation ainsi que la douleur physique que j'avais éprouvé. Mettons les chose aux points: cet homme m'aime et est capable de faire preuve d'attention et de considération pour ma personne. Ce n'est cependant pas ce que j'ai ressenti dimanche soir. Et voilà ma bonne vieille haine masculine qui refait surface. La grosse colère plus un sentiment de désespoir. Je connais cet état pour l'avoir subi intensément pendant une quinzaine d'année. Ce qui m'expose à ces émotions? Des attitudes masculines, des mots, des événements, la réalité de la condition féminine...Aussi loin que je me souvienne, j'oscille entre 2 états: l'euphorie et la déprime. J'ai longtemps cru que mon histoire en était la cause. Abusée par mon cousin lorsque j'avais 5 ans et par mon oncle à un âge que j'ignore, j'ai tourné et retourné ces évènements dans ma tête:pour comprendre quels étaient leur impact à l'aune de ma vie sexuelle et pour surmonter les symptômes divers que j'imaginais être en lien avec ces épisodes de ma vie: dégoût de moi, de mon corps, de ma sexualité, peur des autres, de l'inconnu, sentiment de vacuité, d'inutilité, de vide, absence d'envie, angoisse, souffrance physique et psychique pendant l'acte sexuel...J'ai torturé mon corps, je mes suis coupée, je me suis affamée pendant 15 ans, j'ai travaillé dans un bar entraineuses, j'ai eu l'impression de traverser cette période dans un brouillard épais, soit tout en haut soit tout en bas et dans l'incapacité de mener à bien aucun projet. Il y a 5 ans, j'ai porté plainte contre mon oncle en citant mes 2 soeurs ainsi que mon frère, victimes au même titre que moi. Ma mère a porté plainte pour lui, étant sa tutrice; mon frère est atteint de déficience intellectuelle. Ma plainte était plus motivé par le peur d'être un jour confronté à la prescription. J'avais 28 ans. J'avais décidé de prendre ma vie en main, de ne plus subir cet état léthargique, de me confronter à l'action moi qui me complait si bien dans l'introspection et la lecture. Je crois que je n'ai fait que ça et m'auto détruire pendant tout ce temps là. Aprés la plainte j'ai travaillé dans un atelier de couture. J'ai arrêté de fumer la cigarette et le cannabis, je me sentais invincible, j'ai été admise en formation de conseillère en insertion professionnelle (le social me poursuit, j'avais abandonné ma formation d'assistante sociale en dernière année). Et puis, au bout d'un mois de formation, submergée par l'angoisse, la peur de l'échec, j'ai renoncé. Je suis retourné voir le psychiatre que j'avais consulté pour quelques séances, 1 an auparavant. Son diagnostic: je suis bipolaire. Il entend bien sûr mon histoire, mes expériences traumatiques et la réalité des symptômes liés. J'ai accepté un traitement, un thymorégulateur et un anti dépresseur car je ne voulais pas reproduire la fuite alors que j'étais admise dans une autre formation; technicien d'intervention sociale et familiale. Effet réel ou placebo, j'ai effectué ma première année, je termine en juin 2011. Depuis début juillet j'ai arrêté de prendre mon traitement sans en informer mon psychiatre avec lequel je poursuis une thérapie à raison d'une séance toute les 2 semaines. Je ne l'ai pas vu depuis mi juin et je ne le revois pas avant le 20 septembre. Aujourd'hui, j'ai 33 ans. Je ne veux pas croire que je suis bipolaire, je me méfie des étiquettes. De plus je projette de faire un enfant. Quelle analyse faites vous de mon histoire? Quels conseils me donneriez-vous? J'ai cru comprendre que pour obtenir un diagnostic fiable il faut s'adresser à plusieurs professionnels.