Ça refait surface...Jeune garçon abusé

Bonsoir,
Je ne sais par où commencer pour éditer un message court mais explicite.
Mon ami s'est livré à moi hier soir concernant un abus sexuel qu'il a vécu
il y a 25 ans et qui depuis quelques jours l'obsède.
Je suis très troublée par ses révélations, je suis attentive aux autres,
leur parcours dans la vie, leurs ambitions...enfin j'attache de l'importance à l'écoute,
l'échange et le partage. Comprendre pour mieux apprécier et aimer...et aider si besoin.

C'est un homme d'âge mûr qui a deux enfants pré-adolescents , il est loin d'être timide, et n'a pas de réels soucis relationnels. Son enfance...parents divorcés, mère parisienne (fétarde) peu concernée par l'évolution de ses enfants, et du côté parternel famille recomposée, un père pas toujours attentif, 4 enfants, vivant en bretagne...

Il a subit des sévices sexuels lors d'un trajet en train, il avait entre 9 et 11 ans, il
ne parvient pas à définir l'âge exact qu'il avait, il a discuté longuement avec un monsieur, qu'il a ensuite sucé puis qui l'a sucé (ce sont ces termes).
Il n'arrive pas à poser des mots sur ce qu'il lui est arrivé, car il culpabilise, il a enfouit
ça dans un coin de sa tête pendant des années, il m'a dit que ça lui était arrivé d'y repenser mais très brièvement (lorsque que ses enfants étaient amenés à prendre le train par exemple), il se sent pas réellement victime car il a prit du plaisir dans l'acte, sauf quand il a du lui faire une fellation.
Il dit que l'homme (que j'appellerais le monstre) ne l'a pas forcé, il a clairement le sentiment d'avoir contribué à l'acte, il culpabilise, il a honte, il dit ne pas avoir pas été blessé au fond de lui, qu'il a mis ça de côté rapidement. Il comprend pas...
Mais aujourd'hui ça le hante, il se pose alors des questions sur lui-même, son côté maniéré, ses choix dans la vie, sa façon d'être, des situations auxquelles il a dû faire face...
Je sais que c'est un traumatisme qui a forcément influencé certaines choses dans sa vie, dont il doit guérir à présent, il ne le révèle que maintenant, il n'en avait jamais parlé à personne avant hier.

Je suis pas trop stupide et j'ai tenté de trouver les mots pour lui faire comprendre qu'il n'était en rien responsable de ça, qu'il ne fallait pas qu'il culpabilise, mais j'étais assez désemparée, n'étant pas suffisamment impliquée ni informée sur le ressenti des victimes d'abus sexuels, aujourd'hui je me suis renseignée et ses dires sont identiques.
Il ne veut pas voir un psy (quelque qu'il soit), il souhaite faire le cheminement par lui même, j'ai peur qu'à nouveau il mette ça dans un coin de sa tête ou qu'il ne se pose pas les bonnes questions pour aller vers la cicatrisation. Il est du genre à se dire "si j'ai oublié ça pendant toutes ces années, c'est que ce n'était pas si grave, je peux alors continuer"
Puis je me doute bien qu'il faut qu'il en parle, qu'il s'en libère, qu'on lui prouve qui n'a pas participé à cet abus, que le plaisir qu'il a pu ressentir était humain, mais que l'auteur ne l'était pas.
Il a peur de creuser  et de ce que tout ça peut bouleverser en lui.
Je ne lui ai pas pas posé de questions depuis, je crois que je dois le laisser en parler si il le souhaite, mais toujours est-il qu'il sait qu'il peut compter sur mon soutien.

Alors est-ce que je dois quand même en parler si il n'aborde plus le sujet, est-ce que je suis à même de l'aider (parce que je crois qu'il faut vraiment qu'il s'en libère)?
Merci à vous de m'éclairer.