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compulsions alimentaires et désir de se détruire

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Fleur-d-elle
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compulsions alimentaires et désir de se détruire

Bonjour,

Je suis une femme de bientôt 58 ans, j'ai été mariée pendant 31 ans  et nous avons eu 4 garçons qui ont aujourd'hui 34/33/30 et 14 ans.Je souffre de sur poids depuis de nombreuses années, dès les 1ères années de notre mariage, actuellement  (108kg pour 173cm); mais j'ai été jusqu'à peser 122kg en 2005.

Suite à de gros problèmes de santé (neurologiques) dus en grande partie une mésentente conjugale qui durait depuis très longtemps et après beaucoup d'hésitations, de questionnement, de peurs, j'ai  quitté  mon époux il y a 4 ans et je suis partie avec le petit dernier (10ans) à l'époque.C'était en mai 2006.

Au point de vue neurologique les choses se sont bien arrangées, je souffrais "d'absence" qui devenaient de plus en plus longue  et entrainaient entre autre,confusions et angoisses. Le neurologue qui m'a suivi, après avoir effectué tous les examens  adéquats, a estimé que ces absences étaient dues à un stress top important  combiné avec une tension trop forte dans mon cerveau (qui elle était  due à 2 éclampsies lors de mes 2 derniers accouchements). Les médicaments ont permis à ma tension de redevenir normale et fin 2006 tout était rentré dans l'ordre.

Sans avoir rien fait de spécial j'avais perdu 13 kgs en 6 mois. J'ai alors décidé de me "prendre en main" et avec l'aide de mon généraliste et d'une diététicienne j'ai perdu 17 autres kgs en un an.

J'avais par le passé fait plusieurs tentatives pour perdre du poids mais chaque fois que cette perte devenait visible, mon mari s'évertuait à accumuler les tensions entre nous et immanquablement je craquais.Pour calmer ces tensions et le sentiment d'échec que je ressentais je me livrais alors à de véritables orgies alimentaires. Résultat, non  seulement  je reprenais le poids perdu  en un temps record mais en prime quelques kgs supplémentaires, bien entendu. Et mon époux de pavoiser me disant que c'était couru d'avance, que je n'étais bonne à rien, même pas à faire attention à moi et en prime que sic  " Regardes-toi dans une glace tu es  un véritable remède contre l'amour".

Cette fois j'étais sûre que cela allait marcher, que je n'allais pas "retomber dans mes errances"  puisque j'étais seule, sans aucune pression, avec un vrai désir de retrouver une image de moi dont je n'aurai pas à avoir  honte. Ces 30kgs en un peu moins de 18 mois quelle victoire je me sentais une autre femme physiquement  et mentalement, 92 kg je ne me souvenais plus depuis combien de temps je n'avais pas fait ce poids.. Mon médecin traitant envisageait de m'envoyer en consultation chirurgicale pour retirer cet horrible tablier que faisait ma peau à présent vide au niveau de mon pubis... Il fallait perde encore un peu et stabiliser.

Ma vie n'était pas pour autant un long fleuve tranquille,
mon second fils ne m'adressait plus la parole depuis mon départ du domicile conjugal, je ne voyait plus ma petite-fille et ne connaissait pas celle qui était née depuis mon départ...
mon petit dernier qui avait retrouvé une certaine stabilité en retrouvant un papa à nouveau gentil avec lui, essayait de me convaincre de retourner vivre avec lui "tu sais, papa il est de nouveau gentil.. on ne pourrait pas retourner à (lieu) avec lui. etc...
Mon 3ème fils était lui très mal à l'aise , parce que bien qu'ayant parfaitement compris la situation et s'étant montré présent et affectueux  avec moi comme avec son père, subissait un genre de chantage de la part de celui-ci surtout depuis octobre 2006 (je suis seul, malheureux, pkoi ta mère est partie, etc...)et ne disposant pas d'énormément de temps (il était papa de jumelles de 5 ans et d'un garçon de 2 ans) se sentait obligé de donner la "préférence-temps " à son père.

Seul mon aîné qui lui n'a pas encore d'enfant avait réussi à bien " gérer cette situation" et à gardé les mêmes rapports avec nous. Il faut dire que lui et son épouse sont "sur booqué" professionnellement  et  que nos contacts se font essentiellement par téléphone.

J'ai également "dû  faire avec "  mon statut social qui était différent, mes revenus aussi,  peu d'ami(e)s (donc les vrais) continuaient à avoir des relations avec moi

Mais je réussissait à faire la part des choses et en tout cas ça n'avait pas d'incidence sur mon comportement alimentaire.

En septembre 2007, j'ai rencontré un homme avec qui je me suis tout de suite sentie à l'aise et dans mon esprit se dessinait doucement une possibilité de faire confiance à nouveau...

le 23 novembre 2007, il m'annonçait qu'il ne désirait pas donner suite et la même semaine mon 3ème fils de juste 27 à l'époque (il est du 09/09/80) a déclaré un cancer qui s'est généralisé en 3 semaines!!!!

S'en est suivi un véritable enfer pour lui bien sûr et pour toute la famille.
Pendant 9 mois, nous nous sommes relayés à son chevet , je suis allée le voir tous les deux jours ( 200 kms de route aller) où qu'il soit, en réa, en soins intensifs,en service d'oncologie, passant même plusieurs nuits avec lui.... impuissante devant sa souffrance physique, partageant son désarroi et sa révolte, gardant espoir malgré tout et ne pouvant refouler l'idée de sa mort  éventuelle. L'équipe de psy (psychiatre et psychologues) qui entoure le malade et sa famille dans ces circonstances m' a été d'une aide précieuse.
Bref, personne y compris l'équipe soignante ne pensait fêter ses 28 ans et en septembre il fêtera ses 30ans! sorti en août 2008 du centre de cancérologie en fauteuil roulant ne pesant plus que 42 kg  pour 180cm, ayant subi l'ablation d'un rein, de toute la chaîne ganglionnaire interne, des testicules et des 3/4 du foie, aujourd'hui il a repris son travail à 1/4 temps. Au centre où il a été hospitalisé ces 9 mois et où il va régulièrement faire ses examens de surveillance, ils l'appellent le miraculé!

Et bien dans toute cette tourmente je n'ai pas repris un seul kilo.

Je m'excuse d'avoir été si longue mais je crois que le contexte est important et c'est ce que m'avait conseillé de faire le psychiatre que j'ai consulté depuis, parce que bien sûr si j'ai écrit en sujet "compulsions alimentaires et désir de se détruire", c'est que depuis les choses ont changées...
Donc nous sommes en août 2008, je suis séparée de mon mari depuis 3 ans, je vis avec mon plus jeune fils, j 'ai vécu une "parenthèse agréable" avec quelqu'un que je croyais me convenir, mais qui s'est terminée en queue de poisson, je viens de traverser une rude épreuve aux côtés de mon 3 ème enfant , depuis un mois j'ai changé de lieu de résidence à cause de mon travail, j'habite une petite ville et non plus la rase campagne et je n'ai pas repris de poids.

Et tout se casse la figure...
Août 2008
mon petit dernier décide  d'aller vivre avec son papa (l'entretien que j'avais eu avec avec le pédo psychiatre qui le suivait depuis la maladie de son frère m'y avait un peu préparée)

Depuis  le retour mon fils chez lui après cette longue hospitalisation je n'ai plus aucune nouvelle,  pas de réponse à mes messages  (là aussi le psy de l'hôpital m'avait un peu prévenue..)

Je continue malgré tout de loin en loin à prendre de ses nouvelles et à en avoir très régulièrement par mon fils aîné, j'essaye d'organiser ma vie sans le dernier dans un nouveau lieu et par un concours de circonstance je retrouve l'homme qui m'avait fait faux bon presque un an plus tôt.

J'apprends la naissance de ma 3ème petite fille le 21 août chez mon second fils....dans le journal!

Décembre 2008, cet homme avec qui j'ai une liaison doit repartir dans sa ville d'origine pour raison familiale, ma belle fille (épouse de Julien le 3ème) refuse l'invitation au repas d' Epiphanie que je fais à mes enfants (depuis très longtemps afin que leur Nouvel An ne devienne pas une corvée) sans aucun motif ... rien de catastrophique

Pas de voeux de bonne année, ni de mon ami, ni de de Julien......

Pâques 2009
anniversaire des Jumelles (7ans) grande fête de famille où tout le monde est invité , y compris ma maman , mon frère et ma belle soeur, mon petit dernier et son père    - SAUF MOI- !!!!!!!!! qui donc suis complètement seule (j'ai perdu mon père il y a 22 ans et je n'ai qu'un frère qui n'a pas eu d'enfant)

Je n'arrive pas à me raisonner, et j'écris une lettre à mes 2 fils "indignes" en leur disant ce que je ressens, que je ne comprends pas leur attitude, je leur demande de me dire ce que je leur ai fait, pour éventuellement je puisse m'en excuser et que quoi je j'ai pu faire RIEN  ne justifie un tel comportement de leur part  me priver  de leur nouvelles, de leur présence et surtout de celles de mes petits enfants.

Je pose également un "ultimatum" à mon ami qui ne donne que de rares nouvelles et refuse que nous nous revoyons.

Résultat: je n'ai de réponse de personne et je sombre dans la déprime et à nouveau la boulimie.

En août 2009, je pèse à nouveau 109kg!!! 
Mon médecin traitant me conseille d'aller voir un psychiatre pour un traitement médicamenteux mieux adapté et une aide psychologique.

Je prends rendez-vous avec le psychiatre en question, il me  prescrit des anti- dépresseurs et des anxiolytiques et nous bavardons.   A notre 3 ème rencontre après que je lui ai dit tout ce que que je viens d'écrire et répondu à ses questions, ce dernier me déclare  que selon lui, comme  je n'ai pas de problème avec mon enfance (ma mère en particulier..), que j'ai souffert de maltraitance psychologique avec mon ex mari et que j'ai très bien réussi à analyser le pkoi et à y faire face, je fais une dépression réactionnelle et que les médicaments suffiront à me remettre d'aplomb....?

Il semble bien plus inquiet de me voir arriver et surtout repartir à l'heure, que par le fait que je lui dise que je n'en peux plus et  je n'arrive plus à trouver un sens à ma vie!!!!

J'en parle avec mon médecin traitant... qui me dit que de toute évidence le courant n'est pas passé entre nous.... que nous allons continuer la prescription et voir comment les choses vont évoluer.


Depuis, la crise aidant, je vis dans une ambiance très traumatisante au bureau. Je n'ai pas de collègue de travail et n'ai de contact qu'avec mon patron qui depuis 6 mois n'est  pas en mesure d'assurer les salaires....

Au niveau familial une légère amélioration, mais j'en ai pris mon parti: l'essentiel étant que mes enfants soient heureux, même si je ne fais plus partie de leur univers leur bonheur est le mien!


Chaque fois que je décide de me reprendre en main (je ne supporte plus de me voir dans un miroir, mon image me dégoûte et j'ai honte de moi) donc impossible pour moi de me faire  de nouvelles relations au moins amicales, je n'en ai plus d'anciennes et la solitude est devenue très pesante, je craque au bout de 15 jours.

Le reste du temps pour compenser, je'ai des crises de boulimie, je ne me fais pas vomir mais je mange sans plaisir et quand je dis je mange je devrais dire j'engloutis je ne sais même pas quoi pour finir.

C'est un cercle vicieux, je me sens mal dans ma peau donc  je ne veux voir personne..., je ne vois personne et je suis encore plus mal dans ma peau...
d'où cette idée qui me vient de + en + souvent: je suis à nouveau dans le même état psychologique que quand j'étais si mal avec mon époux.... je fais les mêmes erreurs, je compense de la même façon.

et si cette malbouffe n'était en fait qu'une interdiction que je me fais d'être enfin bien dans ma peau? Ma façon à moi de m'interdire d'être heureuse  et de m'auto-détruire.
Mais pourquoi?????????????

J'avais mincis sans même y penser sans y avoir mis ma "volonté", j'ai connu le bien-être dans ma peau et dans ma tête, et durant cette période j'ai aussi rencontré un homme qui ma donné envie d'être à nouveau femme dans tous les sens du  terme.

J'ai traversé de rudes épreuves sans rien reprendre et aujourd'hui que ma vie est plus "calme" et que je suis entièrement disponible, je m'emprisonne dans mon corps et je me détruis moralement . Et je ne comprends pas pourquoi!!!!!
Parfois l'idée me vient de mettre fin définitivement à ce supplice dont je suis la seule responsable.

Je ne le fais pas parce que je me dis que ma maman en mourrait et que mon dernier enfant a encore besoin de moi, mais bien sûr ce ne sont que des prétextes, j'ai envie de vivre et d'être bien dans ma peau... je ne sais juste pas comment y arriver.

Auriez-vous une piste, un début de réponse, un outil pour m'en sortir?

Merci de me répondre

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#2  34575

Re: compulsions alimentaires et désir de se détruire

Mais vous êtes vous questionnée sur la signification de cette surcharge pondérale. Vous parlez bien de compulsion et de désir de se détruire, pourquoi vous détruire ainsi?


Carole Diaz, psychanalyste à Toulouse
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