Ma mére

Bonjour à tous, je devrais peut-être prendre le probléme depuis le début? (même si je risque d'écrire 20 pages...)

Je me présente rapidement, j'ai 20ans et j'habite toujours chez mes parents, je suis aide soignante depuis peu diplômé et j'essaye de mettre le maximum de ma paye chaque mois sur mon compte en vue de m'acheter un petit appart...(je vous le dis car vous allez surement vous demander pourquoi je n'ai pas quitté la maison de mes parents?)

Ma mère et moi avons toujours eu une relation conflictuelle et sans « réelle » marque d’affection, néanmoins, je ne peux pas dire le contraire, j’ai été gâtée (argent, jouets étant petite, divers cadeaux…)
Pour des broutilles, il arrivait donc qu’elle hurle en me menaçant que si elle se laissé aller, elle me tuerait ou alors qu’elle souhaite tout haut devant moi que je plie enfin bagage…
Ma réaction devant elle, je tempête aussi mais craque vite, j’entends par là, la fuite ou la crise de larmes, peut-être un peu moins maintenant car j'essaye de lui répondre sans me défiler, mais finalement j'ai l'impression d'empirer les choses.

Une fois, j’avais 15-16ans, (ça restera à jamais gravé dans ma mémoire) nous avons eu une telle dispute (à propos de mon ordinateur, encore une bêtise insignifiante…) qu’elle m’insulta (mots très crus) et elle me lança mon miroir (assez costaud !) à mes pieds.
Il se brisa et ses morceaux s’éparpillèrent un peu partout, sur le carrelage du salon.
Incapable de répliquer devant un tel geste, d’une telle violence, les larmes aux yeux, je m’accroupis, puis délicatement pour me « calmer » et attirer son attention, je pris un fragment de verre et me coupa délibérément en prenant bien soin de laisser couler mon sang sur le sol et sur mon gilet…
Elle le remarqua et me dis « Arrête de faire ta mijaurée et ranges moi tout ça quesque tu attends !! »
J’ai nettoyé et j’ai claqué la porte en sortant de chez moi.
Je suis resté 2h à errer dehors, à pleurer comme une madeleine, en me disant qu’il fallait que j’en finisse, ma mère ne m’aimais pas alors à quoi bon ?
Au bout de 2h et demie, mon téléphone portable sonna et ma mère me demanda « tu comptes rentrer à quelle heure ? » comme si de rien n’était…

J'aurais beaucoup aimé être vraiment proche et complice avec ma mère, mais cet acte là, jamais je ne pourrais l’oublier…
Je suis rancunière de base, mais sachant aussi qu’elle ne s’est jamais excusé pour ce geste…

Quelques mois plus tard, souffrant de ce manque d’amour, ma sœur absente, mon père ne s’impliquant pas beaucoup dans la vie de famille, je comptais incessamment sur l’affection de ma mère qu’elle fut toujours incapable de me donner…
Le pire, c’était d’entendre mes copines parler de leurs mères, de leurs activités ensemble, j’étais jalouse à en crever…
Ma grand-mère mourut quelques temps après, j’y étais profondément attachée. Mon premier enterrement, la première fois que je voyais un mort… J'étais encore jeune, ce fut très dur.
Je commença à me mutiler, à sombrer dans une profonde dépression, fumer, boire, essayant l’exctasy, prenant tous les risques puisque ma vie ne m’étais plus précieuse, mais surtout et je le reconnais, c'était en espérant secrètement que ma mère s’en rendrait compte et culpabiliserais ou bien me viendrais en aide…
Je séchais les cours pour aller pleurer sur la tombe de ma grand-mère…
Ma mère se rendit compte de mes cicatrices sur les bras, fit semblant de ne rien remarquer, pour enfin me déclarer « tu as un sérieux problème toi ma pauvre fille !!… »

Deux semaines plus tard, j’étais seule chez moi tout le week end, ma mère m’apella pour savoir comment ça allait, nous avons eu un furieux accrochage, elle me raccrocha au nez, c’est là que j’ai craqué. J’ai avalé deux boites entières de paracétamol, sachant qu’à haute dose il pouvait se révéler mortel. Quand ils sont rentrés 1h après, j’ai tout avoué… Mon père, en pleurant, à demarré la voiture en trombe, ma mère a suivie et on a foncés à la clinique…
Lavage d’estomac, 4 jours d’hosto.
J’ai eu la surprise de constater que j’avais rendu ma mère triste, elle venait en pleurant à mon chevet et ma sœur m’avait confiée qu’elle l’entendait sangloter le soir...
« Personne ne s’est aperçu de ton état et on s’en veut tous de ne pas avoir su t’aider quand tu en avais besoin » m’avait dit ma soeur …
Les quelques mois après mon acte, ce fût « magique », ma mère évitait tout conflit, mon père faisait vraiment attention à moi, je voyais ma psy de l'époque qui était adorable et quelques fois même, accompagnée de ma mère…
On pleurait toutes les deux en décrivant nos rapports quotidiens, c’était trés difficile… Mais finalement on constatait toutes les deux un probléme, on désirait toutes les deux une évolution mais qui, hélas, n'arriva jamais...
Un an plus tard, tout a recommencé…
J’avais arrêté de voir ma psy depuis plusieurs mois (les parents étaient pour que j'arrête, trés sincérement je n'y voyais pas d'amélioration et enfin difficile à cette époque sans permis de m'y rendre seule)... Les disputes ont repris à la maison...
Pas une seule fois, elle n’est venu me consoler ou simplement, ce que j’ai toujours espéré, me prendre dans ses bras en me disant qu’elle m’aime plus fort que tout, qu’elle est désolé, qu’elle s’en veut…

Encore aujourd'hui, c'est cette même relation que je retrouve, avec pour moi une toute autre maturité, d'autres expériences mais qui me fait tellement souffrir encore...

J'ai écris un roman comme je l'avais prédis (lol) et je m'en excuse... J'espére que quelques personnes auront le courage de le lire jusqu'au bout et m'apporteront leurs avis ou leurs témoignages que j'apprécieraient énormément!
Bises à tous.
Alexia