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Seul dans ma tête

#1  24771

Ganymède
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Seul dans ma tête

Bonjour à ceux qui lisent ; surtout à ceux qui voudront bien m'aider un peu.

J'ai lu par ici que, pour bien des raisons, les paroles restent préférables aux écrits lorsque l'on a été victime de violences sexuelles durant l'enfance. J'ai prononcé ces paroles à voix haute, pour voir, et elles n'ont pas sonné préférables à mes oreilles (après tout il y a des proverbes qui disent le contraire, ce qui double le paradoxe).
La comparaison du point de vue linguistique est passionnante comme toutes les questions que pose le logos, monstre plus puissant que la sphynge et la chimère réunies, mais je suis venu écrire ici parce que j'ai très mal et que j'ai peu d'interlocuteurs capables de m’entendre. Je suis si souvent seul dans ma vie, et seul dans ma tête, je voudrais que ça s’arrête. Quand je parle avec des amis j’ai l’impression que le vent sort de ma bouche. Ma vie sociale ces derniers mois ressemble essentiellement à un brassage d’air monocorde est vain. Lorsque j’ai essayé de mon confier, à différentes étapes de ma vie, je n’ai pas toujours eu les réactions que je voulais vraiment. Au début surtout, j’étais adolescent, les gens répondaient comme des marionnettes auxquelles j’aurais suggéré telle ou telle réplique pare qu’il fallait que ça sonne juste et que ça rassure, que ça console. Toujours des filles, des filles proches, celle que j’aimais et dont je me sentais aimé. J’ai laissé des messages autour de moi mais ils étaient cryptés, tout le monde les voyait, mais personne ne les comprenait. Il y a eu une psychiatre aussi, sympa mais on n’a pas prolongé l’essai au-delà des six mois prévus et au-delà du traitement prévu, parce que je disais que j’allais mieux ; je crois maintenant que j’étais retombé dans une sorte de déni ou d’oubli. J’ai réussi à cacher dans ma tête tout ce qui devait être caché et ai trouvé le moyen de laisser devant la cachette un panneau assez grands pour y écrire dessus : « Attention ne pas regarder ici ».Ca a tenu longtemps. Et puis c’est sorti. J’ai parlé à nouveau mais d’une nouvelle manière : j’ai expérimenté la parole douloureuse comme un vomissement qui vous anéantit un peu plus à chaque mot craché. Cette fois là c’est pas rentré dans l’oreille d’une sourde. Elle a défoncé ma cachette au tractopelle, m’a mis devant les yeux ce que j’avais passé tant d’années à éviter et j’ai découvert avec effroi qu’il y avait là plus que ma tête ne pourrait en contenir. Voilà une relation qui a bien souffert de mon secret. Depuis, impossible d’ensevelir les images, les souvenirs, les angoisses, les sanglots, les crises de nerf : tout se découvre et explose à ma vue, des morceaux de mon malheurs que je peux à peine dénombrer. Alors j’ai d’abord lu puis écrit, comme souvent, sur des forums (où j’ai découvert la preuve qu’il y en avait des milliers comme moi : enrichissant mais catastrophant) puis j’ai parlé encore. Elle m’a convaincu d’aller parler à un professionnel, et j’y suis allé. Quatre séances. J’ai parlé avec certaines amies très proche (et là j’ai découvert qu’entre victimes on semble se reconnaître ; ils sont nombreux les gens comme moi et j’en connaissais beaucoup sans le savoir. Douloureuses aussi, les paroles avec eux, mais pas toujours, on s’est même surpris à rire. Aujourd’hui je suis loin d’eux car j’ai voulu m’éloigner de mes parents J’ai fui très loin. Mes amis me manquent, ceux qui partagent mon quotidien ne m’en tendent pas. Le matin j'essaie de m'empêcher de parler tout seul. Le soir je n'y parviens pas. Je me réveille très abattu ou très en colère. Lorsque je travaille mon activité occupe mon esprit, mais en rentrant chez moi je fume et je bois tout ce que je peux pour me garantir un esprit cotonneux et paisible, un sommeil confortable et lourd, l’ivresse qui me rend (presque) indifférent à ma solitude. Lorsque j’ai du temps libre, l’idée c’est de m’empêcher de pleurer (paradoxalement, encore une fois, ce ne sont pas des larmes qui coulent mais surtout des souffles de douleur par bourrasques, des sanglots de vent qui serait peut-être même ridicules si il y avait quelqu’un pour les voir) ou de  vouloir reporter ma violence sur moi. Est-ce qu’on peut faire quelque chose ?

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#2  24772

Re: Seul dans ma tête

Bonjour,

a écrit:

j'ai peu d'interlocuteurs capables de m’entendre.

Peut-être serait il bon de n'en choisir qu'un seul mais qui au contraire des autres, soit formé pour tout entendre, sans juger et comprendre afin d'aider...
Les témoignages d'entre-aide apportent quelquefois et desservent souvent même s'ils soutiennent toujours.
S'adresser à un thérapeute, le bon, celui que l'on aura choisit peut-être parmi plusieurs en poussant plusieurs portes et en s'autorisant enfin à perdurer avec, et pour soi. Jusqu'à ce que ce que l'on ne peut se permettre de "dire" consciemment sorte, s'extirpe pour soulager, comprendre et renaître.
Ce :

a écrit:

parce que je disais que j’allais mieux

en dit long sur vos résistances à approfondir.

a écrit:

Quatre séances. ...

Cette crainte aussi :

a écrit:

des sanglots de vent qui serait peut-être même ridicules si il y avait quelqu’un pour les voir

est aussi une barrière qu'il serait bon de franchir, elle démontre à quelle point vous penser que votre douleur ressentit ne peut-être comprise puisque vous la nommée "ridicule", car c'est bien elle qui tente de s'exprimer lorsque vos sanglots font place.
"Ridicule", aucune expression n'est ridicule pour qui sait la comprendre et pour qui s'autorise à la partager dans son intégr(ali)té.

a écrit:

Est-ce qu’on peut faire quelque chose ?

Je ne pense réellement pas que vous puissiez en douter...


Cabinet de psychothérapie et de Psychanalyse de Christelle Moreau, MAISON de la SANTE, 7 avenue Alfred Mortier, 06000 NICE CENTRE, Arrêt de TRAM Lycée Masséna, Cathédrale Vieille Ville, pour rendez-vous, merci de me joindre au 06 41 18 52 56, à bientôt.
M'appeler avec Skype : christelle.moreau

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