Dois-je porter plainte?

J'ai oublié que mon beau-père avait été mon prof à cette période, qu'il exerçait donc une forme d'autorité sur moi en plus du fait que ma mère le déifiait et me demandait de le traiter comme mon père... Et d'ailleurs elle avait instituait un climat incestuel en me demandant d'être "bienveillante" envers mon b-père, de lui faire des petits bisous etc. (j'ai jamais compris ça!!!!)

Quant à l'abus que j'ai subi, bien qu'il gâche ma vie, qu'il provoque en moi un profond dégoût et un malaise qui ne veut pas disparaître, je ne peux m'empêcher de me demander si je n'éxagère pas car ma mère m'a fait comprendre que ce n'était pas si grave (pourtant ce n'est pas elle qui est dans  mon corps ni dans ma tête!!!) et j'en arrive à me demander pourquoi j'y pense alors tous les jours.

Elle m'a répété inlassablement que ce n'était pas si grave puisqu'il n'y avait pas eu de pénétration, qu'il m'avait "juste" caresser les seins... (rien qu'en l'écrivant j'en ai la nausée...) Je tiens aussi à ajouter qu'avant de passer à l'acte, il était venu plusieurs fois me dire bonne nuit dans mon lit avec des gestes douteux et qd ma mère avait le dos tourné et qu'il était supposé me donner un cours particulier, il me parlait de sexe à outrance alors que j'étais vierge et très renfermée sur moi-même. J'ai également vécu cela comme une agression. Il me parlait de fellations, d'avaler le sperme etc.
Ca m'a traumatisé !
Après m'avoir touché et malgré le fait que cela m'ait plongée dans un traumatisme où je n'arrivais même plus à parler (j'étais devenue muette), mon beau-père faisait frequemment des remarques désobligeantes sur mes "gros seins" ouvertement à table devant ma mère en disant que les miens étaient plus gros que ceux de ma mère et ma mère n'a jamais rien dit. Elle en rigolait même avec lui !
Qd j'y pense j'ai envie de les tuer !
Aujourd'hui j'ai un petit ami, issu d'une famille sérieuse, il est droit, a des valeurs... J'aimerais tellement lui parler de ce que j'ai subi mais j'ai trop peur de le perdre...

Merci Alain, j'en ai les larmes aux yeux, qd j'ai vu que j'avais une réponse sur le forum, mon coeur s'est mis à battre la chamade...
Par rapport à mon ami, il est arrivé qu'il critique des filles aux "moeurs légères" en disant que c'était des pauvres filles, des cas sociaux, des filles paumées qui avaient dûes êtres abusées dans leur jeunesse (il ne disait pas ça sur un ton sarcastique mais ça fait partie de ses points de vue) alors je n'ose pas lui parler de mon cas de peur de me salir une deuxième fois à ses yeux et de passer pour une pauvre fille paumée d'autant plus qu'il a déjà vécu auprès de moi en forte période de dépression de ma part. Comme je sais que ce n'est aps normal d'être abusée par son beau-père et que la mère ne réagisse pas, je ne veux pas donner une image immonde d emoi et ma famille.... Déjà que je n'ai pas bcp d'amour propre... J'essaie de maintenir, tout du moins à mes yeux, l'illusion d'une famille à peu près convenable...
Pour ce qui est d'une prise en charge psy, je ressens de nouveau le besoin d'être encadrée, il faut dire que lorsque j'ai été internée j'ai vu pas-mal de psy mais à la va-vite et nous ne sommes pas rentrés en profondeur dans mes différentes problèmes et surtout celui de l'attouchement dont j'ai été victime.
En dehors de cette internement, j'ai entamé plusieurs fois des psychothérapies dont je n'ai jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout ou de parler de ce problème qui dévaste ma vie... Alors j'ai tjrs mis un terme au bout de quelques séances ou alors je ne parlais pas du tout du PROBLEME, ainsi ça ne menait pas à gd-chose et je continuais de souffrir...
La seule fois où j'en ai timidement parlé le psy est devenu t de suite glacial et autoritaire envers moi en disant que j'aurais du en parler avant, de plus il se disait choqué de la réaction de ma mère et ne voulant pas en entendre plus à ce sujet, j'ai décidé de ne plus y retourner ... je n'étais pas encore prête en entendre des choses OBJECTIVES sur ma mère mais maintenant je suis prête!!!! J'ai décidé de couper les ponts avec elle car tel que le disait ma dernière psy en date, ma relation avec elle est hautement toxique et je prend conscience de la dimension malsaine et destructrice qui a hanté ma vie sous tous ses aspects...
Maintenant je veux me lancer dans une psychothérapie complète en parlant enfin de mon problème.
Des fois je me dis que si mon b-père devait répondre une bonne fois pour ttes de ses actes devant la justice cela me soulagerait mais en fait je ne crois pas, je ne pense pas être prête à détruire la vie de ma mère et à faire entendre parler de mon cas....
J'aspire juste à vivre en paix à présent.

Merci infiniment Alain de vos réponses !
Je suis tombée par hasard sur ce forum et je dois dire que c'est une très bonne chose qu'un tel forum existe !
Voilà, j'ai pris mon courage à deux mains et suite à votre conseil j'ai cherché un psychothérapeute. J'ai eu un premier contact avec lui en soirée, je le revois demain.
J'entame une thérapie qui s'annonce longue mais nécessaire.
Je n'ai pas les épaules suffisament solides pour le moment pour entamer une procédure judiciaire concernant mon b-père mais comme vous dites la psychotérapie me ménera sûrement à cette décision et surtout m'en donnera la force.

Est-ce qu'un procès peut avoir lieu plus de 15 ans après les faits qd il s'agit d'abus sexuel ?

Ps. Je tenais aussi à vous faire part du fait que j'ai craqué et j'ai commencé à mots couverts à faire comprendre à mon copain ce que j'ai vécu...
Il savait que j'avais un blocage au niveau de mon b-père (il devait peut-être même se douter de qqchose de l'ordre de l'abus sexuel...) et finalement je crois bien que je me suis fais des idées et du souci pour rien quant à sa réaction car il s'est dit triste et contrarié, il a été plein d'empathie et pas du tout critique ! Il a même ajouté que ce salaud de b-père n'avait pas interêt à croiser sa route et il m'a dit qu'il me soutiendrait quelques soient mes décisions.
Voilà, je suis rassurée.
Vous savez, je me sens tellement pleine d'un océan de boue dégueulasse au fond de moi que j'ai l'impression que cela pourrait éclabousser l'être que j'aime le plus au monde... Je me sens honteuse c'est pour ça que j'ai du mal à en parler...


Merci encore pour tout!