Psychologie à l’Université : un paysage en mutation profonde

Psychologie à l’Université : un paysage en mutation profonde,
des enjeux majeurs pour la discipline

A l’issu d’un débat public conduit au pas de charge et du débat parlementaire de l’été la loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative « aux libertés et responsabilités des universités » a été publié au Journal officiel du 11 août 2007. L’adoption de la loi continue à susciter bien évidemment débat dans le monde universitaire : des dispositions essentielles concernant le mode de gouvernance des universités (caractéristiques des mandats électifs, composition des conseils, dispositions statutaires relatives aux composantes) ou encore de responsabilités nouvelles en matière budgétaire ou de gestion des personnels vont profondément modifier à terme le paysage universitaire.

Elle s’inscrit dans un mouvement de réformes en application (AERES) et à venir. La loi d’août 2007 et ces réformes concernent les enseignants-chercheurs en psychologie comme elle concerne l’ensemble de leurs collègues universitaires. Mais elle concerne sans doute les psychologues plus que d’autres. Elle les concerne déjà par les enjeux liés aux modifications des structures internes (UFR), des modalités d’élections au sein des conseils qui vont définir la politique de l’établissement, des modalités de recrutement des enseignants-chercheurs, des modalités d’habilitation des diplômes et des structures de recherche. Mais elle les concerne surtout parce que les psychologues sont de façon élective concernés par - la régulation des flux : si les dispositions relatives à la sélection à l’entrée en Master 1 a été repoussée sous la pression étudiante, la question reste en suspend quant à ses enjeux et à ses modalités de régulation ; - la question de l’insertion professionnelle (pour laquelle des dispositions spécifiques sont envisagées par loi) et la qualité de l’encadrement des stages est posée ; - la conception des dispositifs de formation : formons nous des psychologues ? que des psychologues ? quels enjeux relatifs à la délivrance du titre et à cet égard quelle incidence de la fusion des masters pro et de recherche ?

L’AEPU s’inscrit dans une démarche de réflexion unitaire avec les praticiens au sein de la FFPP. Outre les positions prises jusqu’ici sur la question de la régulation des flux, elle s’est montrée volontariste sur la question de la VAE en associant à sa démarche les organisations qui ont accepté et sur des points d’accompagnement pédagogique ou de soutien aux enseignants-chercheurs. Elle réunit régulièrement les responsables de diplôme et les directeurs de département ou d’UFR pour leur permettre de bénéficier des échanges avec leurs collègues d’autres universités. Dans le contexte actuel, il est temps d’envisager une position nouvelle : approfondir le débat sur les questions essentielles soulevées ci-dessus, favoriser une dynamique collective pour défendre des positions spécifiques au sein de l’Université.

L’AEPU invite donc l’ensemble des acteurs de la vie universitaire à débattre du devenir de la psychologie dans le contexte de la loi d’août 2007. Directeurs d’UFR ou de département, responsables de diplômes, responsables de laboratoires, collègues élus dans les instances sont spécialement conviés à une journée de débat le 1er décembre (Institut de Psychologie, Paris V, Boulogne-Billancourt) Ces débats seront introduits par plusieurs intervenants engagés au titre de leur fonction institutionnelle ou au titre de leur action militante.

Benoît Schneider
Président de l’AEPU