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Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

#1  17407

danahora
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Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

Hello à tous,

Si je suis ici c’est pour (pour une fois) m’ouvrir un peu et parler ouvertement de mon problème. J’aimerais aussi rencontrer des gens qui sont dans le même cas que moi en espérant que ça serait une aide mutuelle !

Voilà en fait j’ai été dépressive aussi longtemps que je me souvienne.

J’ai une maladie : ça s’appelle du vitiligo. C’est une maladie auto-immune qui attaque la couleur de ma peau et la rend couleur albinos par zones. J’en ai eu petite aux mains et aux poignets.

Un psy avait analysé ça de cette façon : Quand je suis née ma grand-mère avait conseillé à ma mère de ne vraiment pas me prendre beaucoup dans ses bras, me chouchouter, m’apporter trop d’attention … Car selon elle si ma mère faisait ça je deviendrais une enfant pourrie-gâtée. Donc ma mère à mis de grosses distances entre nous.

La psy disait que c’est à ce moment là que j’ai pris ça pour un rejet total et que ne pouvant pas parler j’ai exprimée mon envie de repousser les autres (pour me faire une belle carapace) par la peau (vitiligo, eczéma…).

A la maternelle j’ai été victime de quelques discriminations à cause de la couleur de mes mains. C’est bête à dire je sais : les enfants etc… Mais mon professeur ne réagissait pas et laissait faire. Je crois que j’ai perdue un peu mes repères à partir de ce moment là.

Arrivée en primaire ça allait mieux mais j’étais sujette à des moqueries. Ceci-dit je dirais que celles-ci étaient des moqueries banales, sans trop de gravité, je veux dire celles qu’on entend souvent entre enfants.

Puis j’ai emménagée dans un village pour ma rentrée du ce2. C’est là que tout à dégringolé. Un groupe d’une dizaine d’élèves me suivaient à chaque récréation en hurlant sorcière à mon encontre (j’ai des cheveux type presque afro car je suis réunionnaise d’origines et je suis bien blanche).

Puis un second groupe d’une dizaine d’élèves encore m’avait prise pour cible en criant alerte rouge dés que je les frôlais et en feignant la révulsion, le dégoût (à cause de mes mains).

Quand il s’agissait de se ranger devant la classe et se donnait la main tout le monde s’écartait de moi avec des « beurk » « pitié, monsieur pas elle » …

Arrivée au collège tout c’est empiré, j’étais plus la souffre-douleur ou le punch in ball de deux groupes d’élèves et quelques par ci par là mais de toute une école. Vous me direz que dans ces cas là on voit tout les regards braqués sur soit et on s’imagine ça. Mais je peux vous jurer que je sais ce que je dis.

J’ai été traitée de monstre, on m’a crachée dessus au sens propre du thermes et détruit ma fierté. On me disait « tant que t’en pleureras pas toute les larmes possible on continuera ». J’étais le centre d’intérêt (négativement) et je ne pouvais plus faire un pas sans qu’on se moque de moi (mes habits, mes cheveux, ma maladie…). C’était du harcèlement moral et on m’à poussé à bout. Il est arrivé un moment où je pleurais n’importe où, n’importe quand. Et dés que j’avais finis j’affichais un sourire débile pour cacher les apparences.

Si je rigolais à une blague qu’avait dite une copine on me regardait de la tête au pied et on me disait « qu’est ce que t’as à rire toi ». Bref, j’avais pas le droit de rire, de m’amuser, si on me voyais sourire ou être heureuse on s’acharnait de plus belle sur moi.

Je vous passerais les détails pour ne pas faire un message trop long.

Comment je l’ai vécu ? A partir du ce2 j’ai commencée à passer mes journées à pleurer, a partir de mon redoublement de cm1 j’ai commencée à penser à la mort. Et au collège chaque minute faisait que j’avais envie de disparaitre, de mourir.

Comment se passaient mes journées ? je me levais, j’allais à l’école en cachant les apparences et en souriant (mes parents n’en savaient rien) j’étais repliée sur moi-même et ne parlait plus beaucoup (je répondais c’est tout). Sur le trajet de l’école même des adultes se moquaient de moi. Je tentais toujours de sourire et de ne pas les regarder mais dans ma tête tout bouillait. Je passais le pas de l’école et je me battais chaque jour pour supporter ça. En cours je n’écoutais rien, je réfléchissais à ce qu’on me disait : suis-je réellement un monstre ? Si tout le monde pense ainsi c’est que sûrement oui ! Mais alors qu’est ce que je fais là ? Ils ont raison je fais pas partie de leur monde je devrais pas les ennuyer.. Ma présence est une insulte.

En fin de journée je craquais et je pleurais, les profs ? Rien à faire ! Est-ce qu’ils allaient demander au psy de l’école de venir me parler ? En parler à mes parents ? Même pas !

Le pire était le soir. Je rentrais et je me disputais gravement avec ma famille. Ils ne me supportaient plus, ne cherchaient pas à comprendre ce qui ce passait et m’engueulaient pour mes notes. Il y avait du favoritisme envers mon frère mais ça je crois que c’est chaque famille pareille. Mais je le vivais mal car pour une fois j’aurais aimée être sur le même pied d’égalité.

Une fois au lit je passais la nuit à pleurer, à genoux par terre en priant dieu de reprendre ma vie car je n’avais pas le courage de le faire. Je prenais un coussin pour étouffer mes larmes et mes cris tellement j’étais en colère de ma journée. Contre eux ? Non même pas, c’est moi que je jugeais fautive.

J’ai fini par moi-même en parler à un médecin avant de passer au lycée. Elle m’avait préscrit des antidépresseurs. Ca m’avait fait beaucoup de bien. J’ai changée physiquement par la suite. Je suis devenue beaucoup plus féminine, au fil des années mes tâches se sont fondues (j’évite de bronzer et j’essaye d’être assez blanche) et je lisse mes cheveux tout le temps.

Plus personne se moquait de moi, plus personne ne me regardait. On me laissais tranquille. Et si ceux du collège essayaient : ma classe me défendait. J’étais chouchoutée. Mais mes démons était là et l’image de moi complètement détruite. Aucune envie, aucun goût, aucune préférence, aucun caractère, aucune passion. Aucune personnalité surtout ! Rien de bien à moi.

J’ai fait une tentative de suicide sans crier gare, sans demander d’aide. J’ai avalée une douzaine d’antidépresseurs. Mais ça n’à pas marché. Je me suis endormie et le lendemain j’ai eue pendant quelques heures des douleurs fulgurantes au ventre quand j’étais en cours. Je me suis simplement mordue les lèvres en priant pour que ça marche. Puis c’est parti et il ne c’est rien passé.

Après je me suis investie sur Internet, j’ai rencontrée du monde. J’ai appris que par écrit j’étais très très causante. J’ai beaucoup parlé, je me suis faite de vrais amis, de vrais soutiens. Ca m’à aidé à m’en sortir. Puis j’ai rencontré un homme sur internet (dans les mois qui ont suivi ma tentative). J’étais encore au bep. On habitait à 1200 km l’un de l’autre mais on c’est vus.

J’ai été beaucoup appréciée et chouchoutée au lycée par les gens dans mes classes. J’ai été voir cet homme en Belgique, je me suis donnée le courage de le faire car j’étais extrêmement timide et peureuse. J’ai craquée pour ce pays ! 3 ans plus tard nous avons aménagés ensemble, pour vaincre ma timidité je me suis mise à organiser des meeting sur Bruxelles. J’ai fait un progrès énorme. J’ai une belle vie : je me suis mariée cet été, j’ai un petit chien (j’en rêvais), je ne suis presque plus timide.

Ce qui m’amène ici c’est que j’ai un gros problème : Même avec tout ce bonheur que j’ai, je ne m’en sors pas ! Je peux être très heureuse et euphorique par moments et par d’autres être (et sans raisons particulières) complètement pessimiste, comme dépressive. Je suis soudain en larmes et je ressens la même chose qu’avant, une vrai haine envers moi-même, un dégoût et je souhaite disparaitre. Je sais que je ne ferais plus de bêtise mais ça me trouble d’être comme ça, alors que j’ai réalisée tout mes rêves !

Ca fait 5 ans que je suis sortie de ma dépression mais je remarque que j’ai beaucoup de « séquelles » :

J’idéalise mes amis proches, je leur donne une place dans mon cœur étant entre amitié et amour. J’attends d’eux des choses je crois inhumaines. Je ne veux pas qu’ils me mentent, qu’ils ne me fassent pas confiance … Et si ils doutent un peu de moi ou alors me mentent mon monde s’effondre, je me mets dans un état pas possible et ma colère est exagérée, elle dépasse la situation. Ou alors il arrive qu’inconsciemment je crois que je cherche à détruite cette amitié de peur que la personne le fasse avant moi. Alors je deviens assez repoussante par mes actions (je fais exprès d’être chiante etc), je m’en rends compte oui mais bien après et je regrette ensuite. J’ai une peur folle de l’abandon.

Je sais que les soirs où je suis comme ça et que je déprime sont les soirs où je n’ai eu de contact avec personne (à part mon mari bien entendu) et que je n’ai pas su discuter avec des amis. J’ai un besoin énorme de partager. Pas forcement de parler de moi. Mais de discuter… partager… Sur le net je suis une vrai pipelette.

Je voudrais bien consulter un psy à nouveau mais le problème c’est qu’en vrai je ne m’ouvre pas, je n’arrive pas à parler et dire ce que je pense et ça ne relève pas de la timidité mais de la pudeur je crois enfin je ne sais pas… Même si je fais un effort je n’arrive pas à dire tout. Et puis c’est surtout que la majorité du temps je vais bien, qu’aucune pensée négative ne me traverse l’esprit, que je vois grand et j’ai plein de projets. Mais soudain (souvent la nuit) je suis une autre.

Je suis capable de passer de la crise de rire aux larmes en une heure et par périodes c’est beaucoup plus fort. On m’à parlé de comportement borderline.

En tout cas je sais que je renferme une colère inouïe et cette fois pas envers moi-même mais envers les gens qui m’ont traitée ainsi, puis que j’ai une image extrêmement basse de moi-même.

Ca a des dommages sur ma santé. Dés que je vais pas bien ma peau me démange et je me gratte énormément. Des fois ça fini par être très grave. Enfin voilà.

Si vous avez lu tout ça vous avez bien du courage et je vous en remercie : )

Je voudrais seulement quelques conseils, si vous avez déjà connu ça etc..

Merci beaucoup

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#2  17416

Re: Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

vous avez fait par vous même tout ce qu'il est possible de faire comme travail sur soi et vous avez réussi au delà de ce qui était espérable!
Aussi maintenant en êtes -vous au point où il est nécessaire de vous faire aider par un travail analytique: seul un tiers peut jouer ce rôle.
Les souffrances que vous avez vécues sont loin d'être "métabolisées", elle sont toujours actives. Ne vous laissez pas cataloguer (borderline, etc.) et essayez "d'entrer en thérapie"!


pour un projet de thérapie en ligne, merci de me contacter par mail.

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voir aussi dans la librairie du site ...

#3  17431

danahora
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Re: Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

Bonjour,

Merci pour votre réponse. J'ai pris contact avec une psychologue dans un hopital prés de chez moi. Je devrais commencer début 2009 une thérapie cognitive comportementale.

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#4  17432

Re: Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

votre démarche est très positive! L'important est que vous investissiez à fond ce travail.
Il pourrait être très intéressant pour tous les visiteurs de ce site que vous nous relatiez un peu l'évolution de votre thérapie, le moment venu?
Le seul bémol, pour ce qui est d'une TCC c'est que ça ne réponds pas franchement à ceci :"je n’arrive pas à parler et dire ce que je pense et ça ne relève pas de la timidité mais de la pudeur je crois enfin je ne sais pas… Même si je fais un effort je n’arrive pas à dire tout" mais ça pourra peut-être se faire plus tard, ce besoin de "dire"...


pour un projet de thérapie en ligne, merci de me contacter par mail.

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#5  17440

danahora
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Re: Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

Bonjour,

Enfait elle est spécialisée en troubles de l'humeur et à une formation en psychothérapie cognitive et comportementale.

Elle dit que le fait que je n'arrive pas à parler de vive voix est un problème d'affirmation de soi et elle me propose une tcc.

Pour mon problème le plus important elle dit qu'il est normal de garder des troubles aprés une dépression mais qu'il faut les traiter pour éviter une rechute. Elle dit aussi que les expliquations sont d'ordre psychologique et biologique.

Je promets de vous tenir au courant d'ici  là !

En attendant j'essaie de me sociabiliser un maximum à nouveau : je me suis remise à organiser un meeting entre gens d'une communauté sur Internet, à Bruxelles.

Pour témoignage c'est une exprérience assez difficile le jour J, même trés ! Mais ensuite je m'en sors grandie et plus sûre de moi : les gens sont heureux d'avoir passé un bon moment et me le font savoir et me disent toujours qu'ils m'admirent car eux même, même si extravertis, n'auraient jamais osé le faire ! Alors ça motive et ça redonne confiance. Et puis ça à fait mon plus gros pas sur la timidité.

Merci encore.

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#6  17445

Re: Vie heureuse et pourtant toujours malheureuse

que dire? c'est magnifique!!!
à bientôt de vos nouvelles alors ?!


pour un projet de thérapie en ligne, merci de me contacter par mail.

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